«La Syrie éclatera inévitablement en deux entités»
Alors qu’Alep, bastion de la rébellion, est en train d’être repris par l’armée syrienne, Renaud Girard estime qu’il n’y a pas d’autre solution que de détruire l’Etat islamique, en s’appuyant provisoirement sur le régime de Bachar el-Assad.
Pour le grand reporter du Figaro, auteur d’ouvrages sur les conflits au Moyen Orient, l’unité de la Syrie n’existe plus et aucun des deux camps ne pourra l’emporter sur l’autre.
Le régime laïc de Bachar el-Assad, où le religieux est séparé du politique, a largement les faveurs de toutes les minorités religieuses et ethniques du pays, que ce soient les chrétiens, les druzes, les chiites ou les alaouites. Il a aussi le soutien d’une partie importante des sunnites modérés, baasistes et laïcs. En revanche, le régime syrien ne parviendra jamais à reconquérir l’immense masse islamique sunnite du pays.
Inversement, les minorités qui soutiennent Bachar el-Assad n’accepteront jamais la domination des banlieusards et provinciaux sunnites. On se dirige donc vers un éclatement inévitable de la Syrie en au moins deux entités. Un fédéralisme extrêmement poussé, comme il existe aujourd’hui au sein de l’Irak avec le Kurdistan, permettrait de sauver les apparences, mais il ne s’agirait bien que d’apparences.
Renaud Girard est grand reporter international au Figaro. Il a couvert les grands conflits des trente dernières années.
Lire l’article sur le site du Figaro
Sur le même sujet
Discours de voeux du pape François aux membres du Corps diplomatique
11/01/2020. Dans son discours, le Souverain pontife rappelle l’importance de la diplomatie multilatérale.
Les 120 jours d’Antonio Guterres
24/04/2017. Le bilan provisoire du Secrétaire Général des Nations unies s’avère positif et laisse bien augurer de la suite de son mandat.
Une commission de l’ONU rend un rapport accablant à propos d’Alep
01/03/2017. Le rapport sur la prise d’Alep dresse un constat très sévère à l’encontre des groupes armés de l’opposition, mais surtout du régime syrien, évoquant de «possibles» crimes de guerre.



