L’impossible retour des chrétiens d’Orient en Irak ?

La bataille de Mossoul assombrit l’avenir des chrétiens irakiens, selon un expert de l’AED.

Comme le craint un expert de la Fondation internationale de droit pontifical de l’Aide à l’Église en détresse (AED), une lutte à mort se joue à Mossoul, en Irak. Pour lui, l’avenir des chrétiens y est particulièrement sombre, comme le relève le site de la conférence des évêques allemands.

Les organisations humanitaires estiment que la crise des réfugiés va prendre une nouvelle ampleur avec les combats s’organisant autour de la ville de Mossoul. Berthold Pelster, un collaborateur de l’AED craint une véritable catastrophe humanitaire touchant de plein fouet les chrétiens d’Orient. Même dans les régions kurdes du nord de l’Irak, la situation risque de s’aggraver. Il tient pour très peu probable l’éventualité d’un retour prochain des chrétiens à Mossoul, quand bien même Daesh subirait une forte défaite : « Ils ont perdu toute confiance ». Nombreux sont ceux qui ont été trahis et livrés à Daesh : « Ils ont peur ».

Un habitant sur deux devrait fuir

La Croix Rouge allemande considère qu’un habitant sur deux devrait fuir Mossoul. « Le nombre de 600 000 personnes est selon moi une bonne estimation », reconnaît Astrid Nissen, directrice du centre de la Croix Rouge allemande à Beyrouth. L’organisation internationale pour les migrations donne un chiffre autour de 700 000 réfugiés.

Selon elle, la possibilité que l’offensive militaire arrive dans la ville occupée par l’État islamique (EI) avant l’hiver est envisageable. La préparation a été bien et longuement menée. Pour l’approvisionnement des populations civiles, il est primordial de concevoir des corridors d’évacuation. D’après l’UNICEF, il y aurait à Mossoul autour d’un demi-million d’enfants avec de très nombreuses familles en état de grande détresse.

Un danger aussi pour l’Europe ?

Amnesty International tient également à souligner le fait que l’EI n’est pas le seul à enfreindre les droits de l’homme. Des groupes paramilitaires sont également responsables de crimes de guerre. Il est primordial d’empêcher que d’autres crimes surviennent lors des combats à Mossoul.

Le nouveau commissaire européen pour la sécurité, Julian Kling, met en garde contre les possibles impacts de l’offensive sur la sécurité en Europe. « La reconquête de Mossoul pourrait aussi entraîner l’arrivée de combattants de Daesh en Europe », prêts à tuer comme à mourir, confie-t-il au journal Die Welt.

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