Promesses humanitaires, faute de solution politique

Alors que les négociations sont au point mort, les donateurs réunis à Londres se sont engagés à donner plus de 10 milliards de dollars d’ici à 2020 pour aider les Syriens

Après plus de deux heures de discussions diplomatiques ronronnantes, voyant se succéder au podium le premier ministre britannique David Cameron, son homologue allemande Angela Merkel et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, Rouba Mhaissen a soudain jeté un froid. La jeune femme, une Syrienne qui vit entre Londres et le Liban et qui a créé l’association humanitaire Sawa for Development and Aid, a posé une simple question: «Qui dans cette salle est Syrien?» Deux mains se sont levées.

« Arrêtez de parler de nous. Parlez-nous ! »

Cette rare représentante de la société civile a mis le doigt sur l’un des nombreux paradoxes de la grande conférence de donateurs pour la Syrie, organisée jeudi à Londres. Si la communauté internationale s’occupe du problème syrien, elle le fait sans les principaux intéressés.

Sous la présidence commune du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Koweït, de la Norvège et des Nations Unies, la conférence a permis de mobiliser plus de 70 délégations internationales, qui ont promis de verser un total de 5,6 milliards de dollars d’aide humanitaire en 2016, en hausse de 60% par rapport à 2015. La Suisse y participe cette année à hauteur de 50 millions de francs. Au moins 5,1 milliards de dollars supplémentaires sont promis d’ici à 2020.

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