Le Pape dénonce les obstacles bureaucratiques à l’aide humanitaire

Le Pape François était invité, lundi 13 juin, au siège du Programme alimentaire mondial (PAM), à Rome.

Il y a dénoncé, entre autres, les nombreux obstacles freinant l’accès aux aides humanitaires tout en saluant, à plusieurs reprises, les actions et l’investissement de l’organisation onusienne contre la faim dans le monde.

« Tandis que les aides et les plans de développement sont contrecarrés par des décisions politiques compliquées et incompréhensibles, par des visions idéologiques biaisées ou par des barrières douanières infranchissables, les armes ne le sont pas », s’est indigné, lundi 13 juin au matin le pape François au siège, à Rome, du Programme alimentaire mondial (PAM).

Il y était invité, pour la première fois, par l’organisation onusienne qui apporte, chaque année depuis 1961, une assistance alimentaire à quelque 80 millions de personnes dans près de 80 pays.

La prépondérance des armes « empêche la distribution de nourriture dans les zones de guerre » au mépris des « principes et des directives les plus fondamentaux du droit international, en vigueur depuis plusieurs siècles », a insisté le pape argentin, en dénonçant la contradiction choquante entre la libre circulation « insolente » des armes et les nombreux obstacles freinant l’accès aux aides humanitaires.

« Les armes circulent avec une liberté insolente et presque absolue dans de nombreuses parties du monde », s’est-il ainsi indigné en ajoutant : « Ce sont les guerres qui se nourrissent et non les personnes. Et, dans certains cas, la faim est elle-même utilisée comme une arme de guerre. Il est urgent de débureaucratiser tout ce qui empêche les plans d’aide humanitaire d’atteindre leur objectif. »

Le « précieux » exemple du Programme Alimentaire Mondial

Devant la direction du PAM, et en premier lieu sa directrice exécutive, l’Américaine Ertharin Cousin, le Pape François a également souligné le fait que « l’information excessive » conduisait à « immuniser chacun contre les tragédies des autres ».

« Alors que les informations changent, la douleur, la faim et la soif elles ne changent pas, mais perdurent », a-t-il martelé tout en saluant l’action de l’organisation onusienne. Qui est un « exemple précieux » selon lui « de la manière dont il est possible de travailler dans le monde entier pour éradiquer la faim à travers une meilleure assignation des ressources humaines et matérielles, fortifiant la communauté locale ». Il a remercié « autant d’efforts et d’investissements pour une cause qui ne peut pas ne pas nous interpeller ».

Cette visite du pape au PAM intervient après celle qu’il avait effectuée à la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) en novembre 2014.

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