Genève : le Conseil des droits de l’homme fait l’inventaire des idées reçues sur les migrants et réfugiés

Article publié sur le site des Nations Unies le 10/03/2017

Lors d’un débat ce vendredi au Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a souligné que plus de 7500 réfugiés et migrants ont perdu la vie ou ont été portés disparus durant leur déplacement l’année dernière, la majorité ayant perdu la vie en traversant la Méditerranée. Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants perdant ainsi leur vie en recherchant une vie meilleure. Dans ces conditions, l’Ambassadeur du Mexique a rappelé que ces migrants sont encore considérés comme une menace dans les sociétés qui les accueillent. Or, ce ne sont pas les migrants qui créent la menace, mais bien la peur qui crée la menace, a souligné le Représentant permanent du Mexique.

« Chaque pays a le droit souverain de protéger ses frontières » Mais on ne doit pas oublier que les migrants sont des êtres humains qui ont des droits. L’Ambassadeur du Mexique à Genève n’a pas pris de gants pour égrener les abus et la discrimination auxquels se heurtent les migrants. Or selon l’Ambassadeur Jorge Lomonaco, il faudra s’attendre à l’avenir à encore davantage de mouvements de populations en raison des conflits violents, de la pauvreté, des inégalités et du changement climatique. Le Représentant permanent du Mexique a donc invité les États membres du Conseil des droits de l’homme à mettre fin à la stigmatisation des migrants et à la diabolisation des religions.

Même son de cloche pour la Responsable de la Commission canadienne des droits de la personne qui note que plusieurs migrants continuent d’être la cible de racisme, de xénophobie, de haine et d’intolérance. « Imaginez, pour un moment, ce qui arrivera si vous laissez l’empathie influencer vos décisions, s’est interrogée Marie-Claude Landry. Je vous invite à créer un pacte mondial qui permettra à tous les migrants de poursuivre pleinement une vie qu’ils peuvent, et qu’ils souhaitent, bâtir pour eux-mêmes et leurs familles ; une vie, absente de discrimination ; une vie qui reflète le respect et la dignité qu’ils méritent, tous simplement comme humain ».

Lors des débats, William Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations, a insisté sur le fait que les droits humains s’appliquent à tous, y compris aux 244 millions de migrants. M. Swing a condamné la détention des migrants mineurs et a appelé à changer le discours politique toxique contre les migrants.

Mise en perspective d’Alpha Diallo, Nations Unies/Genève ; avec un extrait sonore de Marie-Claude Landry, Responsable de la Commission canadienne des droits de la personne


Sur le même sujet

Les migrations internes vont-elles recomposer l’Afrique?

08/09/2019. En 2018, quelque 19 millions de personnes ont bougé à l’intérieur du continent, des mouvements aux grandes conséquences. L’Afrique de l’Ouest est la sous-région qui connaît le plus de migrations, devant l’Afrique australe.

2017 : 40ème anniversaire des protocoles additionnels aux Conventions de Genève

04/01/2017. Ces textes de Droit international humanitaire ont été et demeurent déterminants pour mieux protéger les victimes des conflits armés, qu’ils soient internationaux (Protocole 1) ou internes (Protocole 2).

ONG et secteur marchand : L’état arbitre ?

Mars 2018, un dossier paru sur le site internet Alternatives Humanitaires.