Déclaration de Michel Veuthey | Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe (GP2019)
Déclaration du Professeur Michel Veuthey
Observateur permanent adjoint auprès de l’ONU à Genève
Ambassadeur pour combattre la traite de personnes
Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe (GP2019)
Genève, 17 mai 2019
L’Ordre Souverain de Malte tient à remercier le Gouvernement suisse d’avoir si bien accueilli la sixième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe (GP2019) et le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR) pour leur excellent travail préparatoire.
L’Ordre Souverain de Malte, fondé il y a 900 ans, est l’une des plus anciennes organisations humanitaires basées sur la foi chrétienne. Elle entretient des relations diplomatiques avec 108 pays et avec l’Union européenne, et a le statut d’Observateur permanent auprès des Nations Unies. Elle entretient des relations officielles avec d’autres pays et organisations internationales telles que l’Union africaine, le Conseil de l’Europe, la Communauté des pays de langue portugaise, la Commission de l’océan Indien, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, la Banque interaméricaine de développement, UNIDROIT et UNILAT.
L’Ordre compte 120 000 membres, professionnels et bénévoles actifs dans 120 pays. Ordre religieux laïc de l’Église catholique depuis le XIIe siècle (1113) et sujet de droit international, il a conclu plus de 55 accords de coopération. Par des opérations humanitaires et diplomatiques, tant bilatérales que multilatérales, l’Ordre de Malte promeut le respect de la vie et de la dignité humaines, la liberté religieuse, la solidarité envers tous les êtres humains dans le besoin sans aucune discrimination. Son organisation humanitaire mondiale, Malteser International, a son secrétariat général et son siège européen à Cologne, en Allemagne. Son siège américain est basé à New York.
L’Ordre de Malte et Malteser International aident les communautés à élaborer des plans d’urgence et à mettre en œuvre des mesures de protection pour réduire le risque de catastrophe. Malteser International a mis en œuvre des projets de réduction des risques de catastrophe dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et du Moyen-Orient.
En tant que membre fondateur et promoteur du Disability inclusive Disaster Risk Reduction Network (DiDRRN), nous avons contribué à façonner l’inclusion du handicap dans le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. L’Ordre de Malte accorde une attention particulière aux personnes handicapées et à leur participation active à la préparation aux catastrophes.
L’Ordre de Malte tient également à souligner l’importance des familles dans la réduction des risques de catastrophe et le relèvement, ainsi que le rôle des organisations et institutions d’inspiration religieuse. Les organisations confessionnelles, ayant la confiance des communautés locales, sont souvent les premières et les dernières sur le terrain en cas de catastrophes et de crises. C’est un fait que les organisations confessionnelles sont profondément ancrées dans le tissu de nombreuses populations locales touchées par les catastrophes et les conflits. Les forces et les ressources des organisations confessionnelles pourraient compléter celles des autres parties prenantes de la réduction des risques en cas de catastrophe.
L’Ordre de Malte tient à souligner le rôle des valeurs spirituelles, synonymes et porteuses des droits fondamentaux de l’homme, des règles humanitaires (en particulier les articles 1 et 3 communs aux Conventions de Genève de 1949) et des principes (humanité, neutralité, impartialité, indépendance, ainsi que subsidiarité et solidarité). Ces règles et principes fondamentaux devraient être respectés en toutes circonstances – lors de catastrophes naturelles, de conflits internes et de conflits armés – par toutes les parties prenantes, gouvernements et acteurs non étatiques, pour la protection de la vie et de la dignité de tous les êtres humains, à commencer par les individus, les familles et les communautés touchés.
La protection est synonyme de prévention et devrait toujours en faire partie. Les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux du droit international humanitaire, des droits de l’homme, du droit des réfugiés et des règles coutumières devraient assurer la protection de tous, y compris les travailleurs humanitaires et médicaux, ainsi que du personnel religieux.
Les valeurs religieuses universelles de solidarité et de respect de la vie et de la dignité humaine pourraient contribuer à la mise en œuvre effective des règles et principes fondamentaux des droits de l’homme, du droit des réfugiés et du droit international humanitaire applicables dans les conflits armés. Le respect de ces règles et valeurs réduit efficacement les risques et ouvre la voie à la prévention et au règlement des conflits, à la reconstruction et à la réconciliation.
L’Ordre de Malte a participé activement aux Plateformes mondiales de Sendai (2015) et de Cancún (2017).
L’Ordre de Malte continuera à travailler avec d’autres acteurs religieux et avec les organisations internationales et humanitaires sur les moyens de renforcer la conscience publique pour la promotion de la paix, pour le respect de la vie et de la dignité humaines.
A propos de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe 2019
Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe 2019 – Dividende de la résilience: vers des sociétés durables et inclusives
La Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe est un forum biennal multipartite créé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour examiner les progrès, partager les connaissances et débattre des derniers développements et tendances en matière de réduction des risques de catastrophe.
La plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe est une composante essentielle du processus de surveillance et de mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030). Les résultats de la plate-forme mondiale éclairent les délibérations du Forum politique de haut niveau sur le développement durable et du Sommet des Nations Unies sur le climat de 2019 du point de vue de la réduction des risques de catastrophe. Ces efforts contribuent à la réalisation d’un programme de développement durable à l’horizon 2030 informé en matière de risques.
Au cours de la dernière décennie, la plate-forme mondiale a assumé le rôle d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme mondial de réduction des risques de catastrophe et a servi de plate-forme aux gouvernements et aux parties prenantes pour partager les bonnes pratiques, identifier les lacunes et formuler des recommandations.
Au total, cinq sessions de la plate-forme mondiale ont eu lieu depuis 2007. Bien que chacune des sessions ait été consacrée à des thèmes spécifiques, les sujets suivants ont été récurrents dans la plupart des sessions, sous différentes formes: 1) mise en œuvre nationale et locale, 2) les investissements et les aspects économiques de la réduction des risques de catastrophe, et 3) les liens et la cohérence avec le changement climatique et le développement durable.
La cinquième session de la plate-forme mondiale (GP2017), tenue à Cancun (Mexique), était la première à se tenir après la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe. Elle a réaffirmé que la mise en œuvre complète du Cadre de Sendai renforcerait la réalisation d’autres objectifs issus d’autres agendas internationaux. Il a également réaffirmé que la plate-forme mondiale constituait un mécanisme fondamental pour favoriser la cohérence pratique de la réduction des risques de catastrophe par rapport aux autres priorités internationales, en particulier les objectifs de développement durable (ODD), l’Accord de Paris sur le changement climatique et le nouvel agenda urbain. Les résultats de la plate-forme mondiale intéressent également l’assistance humanitaire, car la réduction des risques de catastrophe peut également contribuer à la prévention et à la réduction des crises humanitaires, et comme le fait l’Agenda pour l’humanité, préconise d’anticiper les catastrophes et les crises et de répondre aux besoins des plus vulnérables. La nature multipartite de la plate-forme mondiale a été reconnue comme un facteur essentiel pour des débats fructueux et pour la mise en œuvre efficace du Cadre de Sendai.
La participation de représentants d’un large éventail de secteurs des gouvernements et de groupes de parties prenantes reflète le passage – inscrit dans le cadre de Sendai – de la gestion des catastrophes à la gestion des risques de catastrophe. Il est maintenant reconnu que la réduction des risques de catastrophe est une responsabilité partagée qui concerne tout le monde – des citoyens aux dirigeants politiques de haut niveau, aux institutions gouvernementales, au secteur privé, à la société civile et aux institutions scientifiques et techniques.
La sixième session de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe (GP2019) se tiendra à Genève, organisée par le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), et hébergée par le gouvernement suisse. La session sera co-présidée par la Suisse et l’UNDRR. Cela représente une occasion importante pour la communauté internationale de stimuler la mise en œuvre des objectifs du Programme 2030 liés au Cadre de Sendai, ainsi que des engagements de l’Accord de Paris sur le climat. Il s’agit également du dernier rassemblement mondial rassemblant toutes les parties prenantes avant la date butoir pour atteindre la cible E du cadre de Sendai: augmenter considérablement le nombre de pays dotés de stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe d’ici 2020.
La sixième session de la plate-forme mondiale s’appuiera sur la dynamique créée à Cancún, amplifiée par l’intégration des éléments de risque de catastrophe dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, afin de porter la mise en œuvre du cadre de Sendai et du programme 2030 à un niveau supérieur. Il permettra de dresser un premier bilan des progrès réalisés dans la mise en œuvre, selon les données communiquées par les États membres. La nécessité d’atteindre l’objectif E d’ici 2020 suscitera beaucoup d’attention lors de la prochaine plate-forme. Le programme sera conçu de manière à laisser suffisamment d’espace pour le partage d’expériences, de bonnes pratiques et de difficultés à atteindre cet objectif. Alors que les pays se mobilisent pour atteindre la cible E, il est important de veiller à ce que les sept cibles et les quatre priorités soient poursuivies en parallèle si l’objectif et les résultats du Cadre de Sendai doivent être atteints d’ici 2030.
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