Les Chrétiens d’Orient, une préoccupation française
Article paru sur le site Vatican News le 25/06/2018 par Olivier Bonnel
Le sort des communautés chrétiennes du Proche et Moyen-Orient devrait être l’un des thèmes majeurs des échanges entre Emmanuel Macron et le Pape François lors de sa visite au Vatican ce mardi 26 juin.
Le 25 septembre dernier, l’Institut du Monde Arabe à Paris inaugurait l’exposition «Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire», présentant des pièces inédites du patrimoine culturel et spirituel des Chrétiens de la région, de la Mésopotamie à l’Egypte en passant par la Jordanie et l’Afrique du Nord. Organisée en partenariat avec l’Œuvre d’Orient, cette exposition, qui connaitra un grand succès, veut témoigner du rôle majeur des Chrétiens dans le développement politique, culturel, social et religieux de cette région du monde
Deux invités de marque prennent la parole à l’occasion: le président libanais Michel Aoun et le chef de l’état français Emmanuel Macron. Dans son discours, le président français rappelle combien «la France entretient une longue histoire avec les chrétiens d’Orient» et souligne combien «la présence chrétienne reste ce témoignage inestimable de la coexistence de plusieurs religions en Orient».
Le rôle singulier de la France au Moyen-Orient
«La protection des minorités du Moyen-Orient est un des sujets qui revient toujours quand nous rencontrons des personnalités du monde de la politique» a expliqué le cardinal Pietro Parolin à l’agence I.Media ce lundi, à l’issue d’un colloque organisé sur le thème de la liberté religieuse. «Ce sujet sera donc abordé avec le président français Emmanuel Macron, notamment en raison du rôle que la France joue dans cette région du monde.» a rappelé le secrétaire d’état du Saint-Siège, précisant que cette thématique sera bien l’un des sujets fondamentaux des entretiens avec le président français.
Le sort des communautés chrétiennes orientales a toujours été pris au sérieux par la France. Cela remonte avant tout à des raisons historiques, si l’on se rappelle de l’alliance scellée en 1535 entre François Ier et le sultan Soliman Ier contre Charles Quint, qui fait de la France la «protectrice des Chrétiens de Terre Sainte».
Une mission présidentielle sur les Chrétiens d’Orient
Ce lien particulier ne s’est jamais distendu malgré les aléas de l’histoire. Les persécutions des minorités chrétiennes en Irak et en Syrie depuis 2014 après l’essor de Daesh a renouvelé l’engagement des autorités françaises auprès de ces communautés. Ainsi en juillet 2014, un groupe d’étude sur les Chrétiens d’Orient est créé à l’Assemblée Nationale. En 2015, La France donne une dimension internationale à la question de la protection de ces communautés. Le 27 mars 2015, le Conseil de Sécurité de l’ONU se penche sur le sort de ces communautés, à l’initiative de la France qui le préside alors, une première dans l’histoire de l’institution basée à New York.
Emmanuel Macron s’inscrit dans cette tradition. Il a confié une mission au haut-fonctionnaire Charles Personnaz, ancien chargé de mission pour le patrimoine et la culture à l’Oeuvre d’Orient. Une mission chargée d’étudier comment Paris peut continuer à soutenir les communautés chrétiennes de la région, en particulier à travers leur réseau éducatif. Charles Personnaz doit lui remettre son rapport au mois d’octobre prochain. Il revient sur les le discours du président français à l’Institut du Monde Arabe.
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