Syrie : La multiplication des initiatives diplomatiques se heurte à la réalité des rapports de force
Le point de vue de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS
Il y a multiplication d’initiatives diplomatiques qui sont le produit d’une situation inextricable à ce jour. Il y a deux semaines, il y avait eu un espoir, certes très relatif de mise en œuvre de pourparlers de paix entre les différentes parties au conflit en Syrie.
L’intensification de l’intervention militaire russe, notamment autour de la région d’Alep, a malheureusement rendu vaine la poursuite des discussions qui avaient été initiées à Genève.
Aujourd’hui, la situation militaire et politique, mais surtout humanitaire, pose un défi d’ampleur à ladite communauté internationale. C’est pourquoi on voit éclore une série d’initiatives diplomatiques dont aucune n’est en tant que telle mauvaise mais dont aucune n’est capable de véritablement s’imposer aux autres. Considérant le blocage de la situation et l’incapacité à tenter de reprendre le fil politique, il y a une sorte de fuite en avant.
« Les diplomaties qui avaient déployé beaucoup d’énergie pour tenter de faire reprendre le cours des pourparlers diplomatiques à Genève sont dépassées par les initiatives russes qui ne sont pas le fruit du hasard. Le moment a été particulièrement calculé. Aujourd’hui, les troupes fidèles à Bachar al-Assad, grâce à l’intensité de l’intervention russe, sont en train de reprendre du terrain et en situation de reprendre la ville d’Alep. Tout cela rebat les cartes. »
Concernant la question des réfugiés, il y a une totale impuissance, en particulier de la part des Européens qui sont pourtant objectivement en première ligne. Qu’on le veuille ou non, tant qu’une solution politique n’aura pas été mise en œuvre en Syrie, le flux incessant et grossissant des réfugiés provenant de Syrie continuera à s’amplifier.
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Didier Billion est docteur en Science politique et certifié d’Histoire et Géographie et spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient. Auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur les problématiques régionales, il a en outre rédigé de multiples études et notes de consultance pour des institutions françaises (ministère de la Défense, ministère des Affaires étrangères) ainsi que pour des entreprises françaises agissant au Moyen-Orient.
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