L’ONU adopte des résolutions historiques pour renforcer ses activités de maintien de la paix

Dans le contexte actuel de révision des activités de l’ONU pour la consolidation de la paix, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies ont chacun adopté mardi une résolution appelant à davantage de cohérence, de continuité et de coordination dans la conduite des activités de maintien de la paix de l’Organisation.

Inspirés des conclusions du rapport du Groupe consultatif d’experts chargé de l’examen du dispositif de consolidation de la paix, ces deux textes, identiques sur le fond, appellent le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et le Conseil économique et sociale de l’ONU (ECOSOC) à faire preuve d’un engagement cohérent, durable et coordonné, conformément à leur mandat, dans le but de préserver la paix.

La résolution du Conseil et la résolution de l’Assemblée encouragent notamment la Commission de consolidation de la paix – l’organe intergouvernemental chargé de faire le lien entre les principaux organes de l’ONU et de les conseiller en matière de consolidation de la paix – à réviser son règlement intérieur provisoire en vue d’assurer une continuité de la présidence et de la vice-présidence, d’accorder une plus grande attention à l’évolution de la situation aux niveaux national et régional et de susciter un engagement accru de ses membres.

Les deux résolutions reconnaissent par ailleurs l’importance de travailler de manière plus coordonnée, cohérente et coopérative avec la Commission de consolidation de la paix, notamment en sollicitant régulièrement ses conseils, y compris pour prendre en considération la perspective à long terme nécessaire pour préserver la paix lors de la création, l’examen et la liquidation du mandat des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales.

Les résolutions appellent également à resserrer la coopération entre l’ECOSOC et la Commission, notamment en mettant en place un dialogue approfondi afin de promouvoir la cohérence et la complémentarité des activités menées par l’ONU dans les domaines de la paix et de la sécurité.

Les deux textes demandent aussi à la Commission d’organiser régulièrement des échanges de vues avec les organisations régionales et sous-régionales concernées.

Ils soulignent par ailleurs que l’adoption d’une démarche envisageant la justice transitionnelle sous tous ses aspects, la mise en place d’institutions de sécurité professionnelles et efficaces, et la mise en œuvre de programmes de démobilisation de désarmement et de réintégration inclusifs sont fondamentales pour la consolidation de la paix.

Les résolutions estiment par ailleurs qu’il convient de revitaliser les travaux du Bureau d’appui à la consolidation de la paix de façon à ce qu’il puisse appuyer la Commission de consolidation de la paix, accroître les synergies avec les autres entités du système des Nations Unies et fournir des conseils stratégiques au Secrétaire général.

Rappelant d’autre part le lien entre le développement économique et la consolidation de la paix, les deux textes soulignent le besoin de renforcer la coopération et la coordination avec les équipes de pays des Nations Unies sur le terrain. Ils souhaitent également que la direction des équipes de pays dispose d’une capacité à jouer un rôle dans la consolidation de la paix après le retrait d’une mission mandatée par le Conseil de sécurité.

Les résolutions réaffirment en outre qu’il importe que les activités de consolidation de la paix soient prises en main et dirigées par le pays concerné, sachant que la responsabilité de la préservation de la paix incombe aussi bien au gouvernement qu’aux autres parties prenantes nationales.

Soulignant l’importance d’un financement prévisible et durable, ainsi que du renforcement des partenariats avec les principales parties prenantes, les résolutions réaffirment le rôle moteur que doivent jouer les femmes dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la phase de consolidation de la paix. Pour cela, les deux textes appellent notamment à accroître la représentation des femmes à tous les niveaux de décision dans les instances et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de prévention et de règlement des conflits.

Suite à l’adoption de ces résolutions, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a félicité les États membres pour ces avancées dans le cadre du processus de révision de l’architecture des activités de l’ONU en faveur de la consolidation de la paix, lancé en octobre 2015.

« L’adoption simultanée de ces résolutions globales par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité envoie un signal puissant », a dit M. Ban dans un communiqué de presse, rendu public par son porte-parole. « Ces résolutions sont une déclaration d’intention indiquant un changement de stratégie et de mentalité », a-t-il ajouté, soulignant que le système des Nations Unies travaillera de façon plus stratégique avec les gouvernements et sur le terrain, de concert avec ses partenaires, non seulement pour prévenir la récurrence des conflits, mais aussi pour empêcher les conflits d’éclater en premier lieu.

Le Secrétaire général s’est dit fermement engagé à soutenir l’ensemble du système des Nations Unies dans la mise en œuvre immédiate de ces résolutions, notant qu’il ne peut y avoir aucune priorité plus élevée que le maintien de la paix.

Le chef de l’ONU a exhorté les États membres à maintenir cet élan et a appelé la communauté internationale à consacrer une plus grande attention et un soutien financier plus important aux pays touchés par les conflits.

Article paru sur le site des Nations Unies


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