L’OIM et l’UE renforcent leurs liens en matière de migration dans le monde

Article publié sur le site de l’IOM le 10/03/2017

Des hauts fonctionnaires de l’Union européenne (UE) et de l’OIM se sont rencontrés à Bruxelles le 9 mars, pour renforcer davantage leur coopération sur les défis et possibilités liés à la gouvernance de la migration dans le monde.

La réunion stratégique annuelle, connue sous le nom de « Réunion des hauts fonctionnaires » a été organisée par le Commissaire pour l’aide humanitaire et la gestion de crise, Christos Stylianides.

« Il ne fait aujourd’hui aucun doute que la migration est l’une des plus grandes tendances de notre siècle. A Bruxelles par exemple, plus de la moitié de la population est née dans un pays étranger. Construire des murs et des barrières est non seulement contre notre humanité commune mais également une mauvaise politique », a déclaré le Commissaire Stylianides.

Le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, et la Directeur générale adjointe, Laura Thompson, ont participé au Dialogue de haut-niveau – le quatrième – aux côtes d’autres hauts fonctionnaires de la Commission européenne (DG HOME, DG DEVCO, DG NEAR et DG ECHO), le Service européen pour l’action extérieure. Des hauts responsables du siège de l’OIM à Genève et du Bureau régional à Bruxelles étaient également présents.

L’Ambassadeur Swing a salué l’approfondissement du dialogue stratégique entre l’OIM et l’UE depuis la signature du Cadre de coopération stratégique OIM-UE en 2012, qui a permis de développer davantage de moyens de coopération, de débat et de planification commune pour répondre aux défis croissants de la migration et de la mobilité au 21ème siècle.

« L’OIM et l’UE partagent la vision selon laquelle aucun pays ne peut gérer la migration tout seul et que tous les pays, organisations internationales, membres de la société civile et autorités locales doivent travailler ensemble pour développer une politique migratoire européenne globale, cohérente et durable », a-t-il déclaré.

La réunion UE-OIM de cette année a lieu à un moment où l’ampleur et la complexité des défis migratoires auxquels sont confrontés l’Europe et le monde continuent de nécessiter une réponse collective à tout niveau.

L’UE et ses Etats membres, ainsi que les partenaires internationaux, sont appelés à répondre simultanément à la fois aux causes profondes et aux conséquences de la mobilité humaine croissante, aux situations d’urgence complexes et aux problèmes économiques persistants. La situation mondiale actuelle continue d’être caractérisée par le déclin démographique, le changement climatique et le dangereux climat politique anti-migrant.

Cette année, les débats étaient centrés sur les approches stratégiques et opérationnelles pour répondre aux défis de la migration et du déplacement forcé, à savoir comment trouver une approche durable et cohérente à la protection des migrants, au retour volontaire et à la réintégration.

Les participants ont débattu de la mise en œuvre concrète des récentes politiques mondiales comme la Déclaration de New York 2016 pour les réfugiés et les migrants et le Pacte mondial pour une migration sûre, régulière et effectuée dans le bon ordre, en lien avec le Plan d’action commune de la Valette, cadre de partenariat européen avec les pays tiers, et avec la nouvelle approche de l’UE visant à favoriser l’autosuffisance des populations déplacées et à soutenir leurs communautés d’accueil.

L’UE et l’OIM ont accepté d’intensifier leur coopération le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale, en particulier en Libye, afin d’assurer la protection de ceux qui en ont besoin et de mieux gérer la migration en termes de droits de l’homme et de normes internationales. Les parties ont également parlé de comment l’OIM pouvait continuer à jouer un rôle important dans la mise en œuvre du Cadre de partenariat sur la migration, en établissant un certain nombre de priorités en Afrique subsaharienne.

L’UE et ses Etats membres continuent de faire partie des principaux contributeurs au budget de l’OIM avec plus de 540 projets initiés en 2015 et 2016 pour un montant total de 890 millions d’euros. La moitié du financement provient des services de la Commission européenne. Entre 2014 et 2016, l’OIM a reçu en moyenne 51 millions d’euros d’aide humanitaire par an de la part de l’UE.

A la veille de la réunion, l’OIM a publié la seconde édition de son rapport de partenariat témoignant de sa coopération avec l’UE en matière de migration et de mobilité. Le nouveau rapport fait état des principales caractéristiques et des résultats concrets du partenariat entre l’OIM et l’UE en 2015 et 2016. Il est centré sur les efforts conjoints déployés pour appliquer le Plan d’action de la Valette et sur la participation de l’OIM au Fonds d’affectation de l’UE pour l’Afrique.

Le rapport intitulé « IOM-EU Cooperation on Migration and Mobility: Addressing the Valletta Summit Priorities Together » examine la coopération de l’OIM et de l’UE dans les cinq domaines prioritaires identifiés lors du Sommet de La Valette en 2015. Ces domaines sont : les avantages de la migration pour le développement et le traitement de ses causes profondes ; la migration et la mobilité légales, la protection et l’asile ; la prévention et la lutte contre la migration irrégulière, le trafic illicite et la traite des personnes ; le retour, la réadmission et la réintégration.

Lire le rapport (en anglais)


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