Face aux violations des droits de l’homme, le chef de l’ONU appelle à l’unité du Conseil de sécurité
Article paru sur le site des Nations Unies le 18/04/2017
Devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné que le respect des droits de l’homme représente un élément crucial de la prévention qui constitue un moyen essentiel de « réduire les souffrances humaines, de créer des sociétés stables et prospères et de permettre aux populations d’atteindre leur plein potentiel ».
Pour M. Guterres, la transformation d’alertes précoces en actions anticipées dépend de la confiance entre les États membres et dans leurs relations avec l’ONU. « Le Conseil de sécurité a un rôle majeur à jouer », a-t-il souligné, citant l’article 24 de la Charte des Nations Unies: « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales incombe à ce Conseil ‘afin d’assurer une action rapide et efficace’ ».
Le Secrétaire général a attiré l’attention du Conseil sur trois points. « La quête de la paix est ce qui doit nous guider, le long d’un continuum qui va de la prévention, du règlement des conflits à la consolidation de la paix et au développement durable », a-t-il dit.
M. Guterres a également souligné que la paix, la sécurité, les droits humains et le développement durable se renforcent mutuellement. « La Charte des Nations Unies, que nous nous devons tous de défendre, a joué ici un rôle fondateur, en ce qu’elle lie ces trois piliers », a-t-il rappelé. « Quand l’ONU tente de les traiter isolément, souvent, elle faillit à la mission que les États Membres et les peuples lui ont confiée », a-t-il dit, rappelant que plusieurs processus de réformes ont mis en évidence que la fragmentation de l’action est l’une des faiblesses majeures de l’Organisation.
Dans son dernier point, le Secrétaire général a souligné que l’ONU doit envisager les droits humains selon une démarche cohérente et rationnelle. « Il appartient au premier chef aux États Membres d’intégrer la promotion et la protection des droits humains dans leurs politiques nationales », a-t-il déclaré. « Mais une étroite coopération entre le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et tous les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité, améliore la prise de conscience générale des situations de crise potentielles et notre capacité collective à y remédier ».
Intégrer les droits de l’homme dans les mandats des missions de paix
Pour le chef de l’ONU, les droits humains sont intrinsèquement liés à la paix et à la sécurité, et leur prise en compte dans les délibérations et décisions du Conseil de sécurité est d’une grande importance.
« L’unité de ce Conseil est cruciale pour s’attaquer de manière efficace aux violations les plus flagrantes des droits de l’homme, et en particulier pour éviter les atrocités de masse », a prévenu M. Guterres, appelant les membres du Conseil à n’épargner aucun effort pour mettre un terme aux souffrances intolérables du peuple syrien. « Ne pas y parvenir est une tragédie qui nous fait honte », leur a-t-il rappelé.
Le Secrétaire général a salué l’octroi progressif par le Conseil de mandats solides incluant les droits humains et la protection des civils aux opérations de paix de l’ONU, précisant que 15 d’entre elles disposent à ce jour d’une composante consacrée aux droits de l’homme.
« Le suivi systématique et le signalement des violations des droits de l’homme ont donné une voix aux victimes et ont fait avancer la lutte contre l’impunité », s’est félicité M. Guterres. « En outre, ces efforts offrent des signaux d’avertissement importants aux sociétés qui mettent également en évidence la volonté du Conseil de prévenir de nouveaux abus », a-t-il ajouté, encourageant ce dernier à une coopération étroite avec son Conseiller spécial pour la prévention du génocide pour faire avancer ce travail.
« Si nous voulons vraiment relever les défis d’aujourd’hui, nous devons faire de la prévention notre priorité, aborder les causes profondes des conflits, aider à créer et renforcer les institutions, et réagir plus tôt et plus efficacement pour répondre aux préoccupations en matière de droits de l’homme », a-t-il précisé.
Sur le même sujet
« Quel que soit le danger, on ira là-bas »
30/10/2019. Des migrants secourus en mer sur une embarcation de fortune : cette scène, devenue tristement courante en Méditerranée, se reproduit aussi de plus en plus souvent dans la Manche.
Huit ans de guerre en Syrie : “L’ampleur du désespoir humain ne peut être exprimée par des chiffres”
14/03/2019. “Un demi million de personnes ont perdu la vie et des millions d’autres ont été déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays, mais l’ampleur du désespoir humain de peut être exprimée par des chiffres”
« L’Humanité en mission », la biographie de Cornelio Sommaruga, ancien président du CICR vient de paraître
01/06/2018. L’ancien diplomate suisse fut le douzième président du CICR de 1987 à 1999