Les Etats membres de l’OIM approuvent leur adhésion aux Nations Unies
Lors d’un Conseil spécial qui s’est tenu à Genève le 30 juin, les Etats membres de l’Organisation internationale pour les migrations ont décidé de rejoindre le système des Nations Unies en tant qu’organisation connexe.
Le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, transmettra la décision des Etats membres de l’OIM au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Son adhésion devrait entrer en vigueur à la signature de l’accord le 19 septembre lors d’un Sommet des Nations Unies sur les migrants et les réfugiés, après avoir été soumise à l’Assemblée Générale des Nations Unies pour approbation.
« C’est un tournant dans la vie de cette Organisation qui fête ses 65 ans », a déclaré le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing. « Les Etats membres ont approuvé la motion grâce à laquelle l’OIM rejoindra le système des Nations Unies. Nous espérons disposer bientôt d’un siège et d’une voix à la table des Nations Unies qui auront bientôt une institution spécialisée dans les migrations », a t-il ajouté.
Les Etats membres de l’OIM, qui ont pris la décision à l’unanimité, ont également reconnu l’efficacité opérationnelle, la flexibilité et le bon rapport coût-efficacité de l’OIM.
A l’occasion du Conseil spécial, la République populaire de Chine a également rejoint l’OIM, devenant son 165ème Etat membre. Tuvalu et les Iles Salomon ont également rejoint l’Organisation. « Nous souhaitons la bienvenue à la Chine, à Tuvalu et aux Iles Salomon à un moment crucial », a déclaré William Lacy Swing.
« La Chine accueille la plus grande population de migrants internes et son peuple migre à l’étranger depuis des siècles. Les migrants et les réfugiés se retrouvent de plus en plus au centre du débat mondial et leur grande contribution aux sociétés qu’ils rejoignent doit être célébré. L’expérience de la Chine en particulier en matière de gestion des migrations a beaucoup à nous apporter. L’importance mondiale et l’universalité de l’OIM sera également grandement renforcée par l’adhésion de la Chine », a t-il ajouté.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a lui aussi salué la décision de la Chine de rejoindre l’OIM et a déclaré qu’elle apporterait une contribution précieuse. « L’adhésion de la Chine à l’OIM est particulièrement importante car la question des migrants et des réfugiés nécessite plus d’attention et d’action que jamais », a t-il déclaré.
Il y a 65 ans, en décembre 1951, l’OIM a été fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui a poussé un grand nombre de personnes à migrer pour trouver une vie meilleure. La décision de l’OIM de rejoindre le système des Nations Unies arrive à un moment où la population mondiale se déplace plus que jamais auparavant. Une personne sur sept dans le monde est aujourd’hui un migrant et 65 millions d’entre eux sont des migrants forcés et des réfugiés.
Le Sommet des Nations Unies sur les réfugiés et les migrants en septembre a lieu à un moment où la perception des migrants est de plus en plus négative. Le Sommet attirera l’attention mondiale sur le fait que les difficultés que rencontrent les migrants ne sont pas des problèmes à régler, mais des réalités à gérer.
La gouvernance migratoire et la protection des réfugiés sont profondément ancrées dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies. La gestion des migrations vise à faire de la migration un processus effectué dans le bon ordre, en toute sécurité, de manière responsable et légale en planifiant des politiques migratoires bien gérées.
Plusieurs millions de migrants quittent leur lieu d’origine chaque année pour trouver un emploi, faire des études ou améliorer leur vie. Ils répondent souvent à des pénuries de main-d’œuvre et de compétences et contribuent grandement aux économies et aux sociétés de leurs pays de destination.
D’autres migrants sont contraints à partir. Un nombre sans précédent de migrants, dont bon nombre ont droit à une protection en tant que réfugiés, se déplacent à travers les frontières internationales, fuyant le conflit, la persécution, la pauvreté, le changement climatique, les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement.
L’OIM, qui a aidé environ 20 millions de migrants l’année dernière, est une organisation intergouvernementale qui compte plus de 9 500 employés et 450 bureaux dans le monde.
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