Derrière l’humanitaire et l’ingérence, trop souvent désinformation et manipulations ? Le décryptage de Rony Brauman
Article publié dans la revue Communication & Influence le 17 avril 2018 par Bruno Racouchot
« C’est toujours au nom d’un Bien que se déclenchent les guerres » rappelle Rony Brauman dans son dernier livre, Guerres humanitaires ? Mensonges et intox (Textuel, 2018). De fait, constate l’ancien président de Médecins sans frontières (MSF), derrière des atours séduisants, l’humanitaire se révèle parfois être au service de politiques impérialistes. Les « guerres humanitaires » de ces dernières décennies ont été d’autant plus redoutables que la propagande s’y ancrait dans une matrice intellectuelle favorable. Fables à prétention morale, elles ont en fait servi de paravent à des intérêts cyniques.
Dans l’entretien qu’il m’a accordé, Rony Brauman rappelle certes que « le droit humanitaire aide les organisations humanitaires à trouver leur place dans la guerre. Ce n’est pas rien, et pour cela, il doit être défendu ». Mais Rony Brauman met en garde contre les stratégies communicationnelles qu’il masque. Car force est de constater que « le véhicule de tous ces discours humanitaires, ce sont les médias, formels et informels, lesquels sont omniprésents dans nos vies et font caisse de résonance. »
Sur le même sujet
La crise du multilatéralisme et l’avenir de l’action humanitaire
30/11/2016. Bien avant les élections américaines de novembre 2016, sont apparus des signes évidents que le multilatéralisme était en crise. En réalité, l’élection de Donald Trump n’est qu’un développement de la spirale négative qui tournoie depuis un certain temps déjà.
Un an après le Sommet mondial humanitaire, l’appel à agir est plus urgent que jamais, selon l’ONU
23/05/2017. António Guterres a appelé à maintenir la dynamique pour aider les personnes vulnérables face aux crises.
Syrie: L’Onu appelle au secours pour débloquer l’aide humanitaire
01/02/2018. L’aide de l’Onu n’arrive plus en Syrie depuis deux mois parce que Bachar al Assad n’autorise plus les convois humanitaires, a déclaré Jan Egeland, Conseiller spécial de l’Onu


