Droit humanitaire : les 70 ans des Conventions de Genève

Article publié sur le site de la chaine TV Arte le 12/08/2019

Signées il y a soixante-dix ans, le 12 août 1949, les Conventions de Genève définissaient les règles du droit international humanitaire, qui s’applique en période de conflit. Ces quatre conventions s’attachent aux droits des civils, des prisonniers de guerre et des soldats blessés et malades. Mais les guerres ont changé et aujourd’hui, elles ne mettent plus seulement en jeu des États, mais aussi des groupes armés. Et le droit international humanitaire est régulièrement bafoué dans les conflits de ces dernières années, notamment au Yémen et en Syrie, où les populations civiles, ainsi que les installations et le personnel médicaux, sont régulièrement pris pour cible. Dans ce dossier, retrouvez reportages et analyses pour comprendre les fondamentaux du droit de la guerre et ses multiples violations.

Les conventions de Genève sur le front en Ukraine

Sur le terrain, l’armée ukrainienne, opposé aux séparatistes pro russes, tente aujourd’hui de respecter les règles de la guerre au maximum. A commencer par la protection des civils et le traitement des prisonniers. Respecter ces règles a demandé du temps et de l’engagement. Et l’on découvre que sur un terrain de guerre, entre la théorie et la pratique, il existe un monde…

 

Une ONG sensibilise les Syriens au droit international humanitaire

Le 12 août 1949, la communauté internationale adoptait les quatre Conventions de Genève. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un consensus était trouvé sur l’obligation de protéger les populations civiles en période de conflit.
Mais depuis 1949, la guerre a changé. Souvent, elle n’oppose plus seulement des armées régulières, mais des groupes armés. Alors, comment sensibiliser des civils devenus combattants au respect des droits fondamentaux ? Dans le deuxième volet de notre série, une ONG syrienne tente de relever ce défi.

 

70 ans des Conventions de Genève : fierté et désespoir

Le 12 août 1949, la communauté internationale adoptait les quatre Conventions de Genève. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un consensus était trouvé sur l’obligation de protéger les populations civiles en période de conflit. Mais depuis 1949, la guerre a changé. Le premier épisode de notre série pose la question de l’efficacité de ces textes et de leur avenir.

 

Les violations des Conventions de Genève, du Yémen au Pakistan

Il y a soixante-dix ans, le 12 août 1949, étaient signées les Conventions de Genève fixant les règles du droit international humanitaire : protection des civils et notamment des soignants en temps de guerre, ainsi que des soldats blessés et des prisonniers de guerre. Depuis 1949, les stratégies de guerre ont changé et les exemples récents de violations de ces textes ne manquent pas. Les médias évoquent souvent des « guerres de précision », des « frappes chirurgicales »… Derrière ces termes trompeurs se cachent des violations qui ravagent la vie des civils, du Yémen à la Syrie, en passant par l’Ukraine.

 

Syrie : l’école sous les bombardements

Depuis le 26 avril, le régime du président syrien Bachar el-Assad et son allié russe bombardent quotidiennement la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Près de 3 millions de personnes y vivent sous la menace quotidienne des raids aériens. La région est dominée par les djihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. Les bombardements des villes et des villages ont fait près de 500 victimes civiles, selon le Réseau syrien des droits de l’Homme. Écoles, hôpitaux, marchés : les populations civiles sont délibérément visées par le régime. Ces crimes de guerre participent d’une stratégie de la « terre brûlée » pour reprendre la province, quel qu’en soit le coût pour les populations. ARTE Journal propose une série de reportages intégralement réalisés par des journalistes indépendants syriens vivant et travaillant à Idlib. Journalistes citoyens au début de la révolution, ils se sont professionnalisés au fil des années de guerre. Certains travaillent pour des chaînes étrangères, d’autres collaborent avec des agences de presse. Ils ont suivi des sessions de formation, grâce à l’Association de soutien aux médias libres, basée en France. Dans des conditions particulièrement périlleuses, ils témoignent du sort de cette population bombardée par le régime d’Assad, tout en étant majoritairement hostile aux groupes djihadistes. Dans ce deuxième reportage, la journaliste Merna al-Hassan part à la rencontre d’une institutrice, qui s’acharne malgré les raids et les privations à scolariser une poignée d’enfants.

 

Yémen : la faim comme arme de guerre

Depuis quatre ans, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont à la tête d’une coalition arabe qui bombarde quotidiennement le Yémen. En s’appuyant sur le travail du Yemen Data Project, Disclose a analysé 19 278 bombardements recensés entre le 26 mars 2015 et le 28 février 2019. Résultat : 30% des raids aériens étudiés ont visé des objectifs civils. Avec une volonté délibérée de la coalition de détruire des infrastructures pourtant essentielles à la survie des 28 millions de Yéménites. Fermes, marchés, bateaux de pêche, réservoirs d’eau potable… 1 140 bombardements ont ciblé la production agricole et l’approvisionnement en nourriture du pays. Un chiffre qui fait du secteur alimentaire la troisième cible la plus visée par les frappes de la coalition arabe, derrière les objectifs militaires (4 250) et les zones d’habitation (1 883). Ce pilonnage a largement contribué à plonger le Yémen dans la plus grave crise humanitaire de l’histoire contemporaine. Selon l’ONU, pas moins de 80 % de la population a besoin d’une aide alimentaire d’urgence. L’enquête de Disclose dévoile une véritable stratégie de la famine au Yémen. Une guerre de la faim conduite par les Saoudiens et les Émiratis grâce aux avions, aux systèmes de guidage des bombes et aux navires « made in France ».

 

Bernard Kouchner – Droit humanitaire : où en sommes nous ? Vivons-nous une régression du droit humanitaire ?

Fondateur de Médecins Sans Frontières, père du « droit d’ingérence humanitaire », Bernard Kouchner revient sur la conquête d’un progrès, mais nous dit aussi sa colère et son inquiétude de constater aujourd’hui un retour en arrière, et des relations internationales qui accordent de moins en moins de place à l’humanisme, et à la moralité.
« Les Experts du Dessous des Cartes » est une déclinaison de l’émission « Le Dessous des Cartes » conçue pour des supports numériques : ce « club d’experts » a vocation à prolonger ou éclairer différemment des sujets traités à l’antenne, avec la même exigence de correspondre à notre credo : Géopolitique pour Tous. Cette collection propose des vidéos courtes, précises et prédictives sur de grandes problématiques du monde contemporain, en donnant la parole à des spécialistes de géopolitique, chercheurs, analystes, anciens ministres, essayistes etc. qui s’engagent à répondre clairement à une question d’avenir : vivrons-nous la guerre des religions ? La catastrophe nucléaire peut-elle avoir lieu ? Vivons-nous le retour des Murs entre les Hommes ? En-a-t-on fini avec Daech ? Saurons-nous réagir à temps au réchauffement climatique, etc.

 

Syrie : au péril de soigner

Au Nord-Ouest de la Syrie, la région d’Idleb est le dernier territoire tenu par l’opposition à Bachar El Assad. Elle est assiégée par les forces du régime et ses alliés. Les hôpitaux sont souvent visés par les bombardements. D’autres menaces planent sur le personnel soignant, notamment le risque accru d’enlèvement par certains groupes armés qui sèment la terreur dans la région. Le docteur Hussam, directeur d’un petit hôpital et chirurgien réputé, a été récemment kidnappé et torturé. Sa femme, épuisée par sept ans de guerre, aimerait que la famille quitte la Syrie. En témoignant de la vie quotidienne de cet hôpital et de ses soignants, ce reportage, réalisé par une équipe franco-syrienne, invite à partager l’intimité des Syriens qui rêvent toujours de paix et de démocratie.

 

Le calvaire des familles de disparus en Syrie

Au Liban, petit pays de 6 millions d’habitants, les réfugiés syriens représentent un quart de la population. Parmi ces réfugiés beaucoup de familles ont perdu des proches, enlevés ou détenus depuis le début du soulèvement anti-Assad. Depuis quelques mois, une ONG se bat pour attirer l’attention sur le sort de ces disparus. Families For Freedom a vu le jour en 2017. Elle est constituées de huit femmes qui ont elles-même des proches disparus en Syrie. Pour faire entendre leur voix, les activistes espèrent convaincre, au-delà des appartenances politiques, les dizaines de milliers de familles de détenus de briser le mur de la peur. Elles se sont données également pour mission d’attirer l’attention sur le sort des disparus afin qu’il soit inclus a l’ordre du jour des négociations internationales sur la Syrie. Car les précédentes négociations de Genève n’ont jamais placé la question de la libération des prisonniers et du sort des disparus à l’ordre du jour. Nous avons rencontré l’une des membres de Families For Freedom au Liban, ainsi que des femmes de disparus.


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