Robert Mardini, nouveau directeur du CICR
Article paru sur le site du journal Le Temps le 01/11/2019 par Stéphane Bussard
Ce Libanais d’origine de 47 ans a gravi tous les échelons de l’institution genevoise. Il succédera à Yves Daccord le 30 mars prochain. Son grand défi sera la gestion des ressources humaines d’une organisation qui emploie 18 000 collaborateurs et dont le budget dépasse les 2 milliards de francs.
L’Assemblée du CICR a tranché. C’est Robert Mardini qui a été nommé nouveau directeur général du CICR pour succéder à Yves Daccord. Ancien directeur régional pour le Proche et le Moyen-Orient du CICR, actuel chef de délégation à New York et observateur permanent de l’institution auprès des Nations unies, Robert Mardini a gravi tous les échelons de l’organisation qui l’emploie depuis plus de vingt-deux ans. Né au Liban trois ans avant l’éclatement de la guerre civile, chrétien, il est venu tôt s’installer en Suisse, où il a mené des études d’ingénieur à l’EPFL. Il s’est beaucoup occupé des conflits syrien et yéménite. Parlant l’arabe, il dispose d’un atout important quand on sait que 70% des opérations du CICR se déroulent dans le monde musulman.
Fera-t-il le «contrepoids»?
Président du CICR, Peter Maurer l’a précisé devant les collaborateurs: «Les membres du comité [de sélection de l’Assemblée] étaient tous d’accord pour nommer Robert [Mardini] sur la base des principaux critères de sélection, dont la capacité à mobiliser une organisation humanitaire avec une portée globale et à soutenir la présidence et la gouvernance.» Les mauvaises langues le disent déjà: «Il ne fera pas contrepoids à Peter Maurer.»
Employant plus de 18 000 collaborateurs et doté d’un budget de plus de 2 milliards de francs, le CICR a pris une ampleur considérable depuis quelques années. Considéré comme un fidèle d’Yves Daccord, Robert Mardini devra relever un premier défi, celui des ressources humaines, surtout depuis que le CICR s’est engagé sur la voie de l’internationalisation de son personnel. «C’est clairement le point faible du CICR, souligne une source bien informée. Yves Daccord a réussi à donner une image séduisante de l’organisation grâce à sa grande habileté communicationnelle. Mais il a échoué à pacifier les relations avec le personnel.» Et la même source de décrire crûment la réalité au sein de la maison: «Yves Daccord est haï et déconsidéré à l’interne.»
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