Une résolution de l’Unesco passe sous silence l’identité juive et chrétienne de la Ville sainte
Que des pays arabes et de tradition musulmane veuillent rappeler que l’annexion de Jérusalem-Est par Israël n’a jamais été entérinée par la communauté internationale n’a rien de choquant.
De même est-il légitime qu’ils posent des questions sur le respect par l’État hébreu des lieux saints musulmans de la vieille ville de Jérusalem. On peut donc comprendre que l’Algérie, l’Égypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan aient soumis au conseil exécutif de l’Unesco une résolution sur ce sujet. Hélas, cette résolution est formulée de manière profondément critiquable et on ne peut que déplorer son adoption mardi 18 octobre par 24 voix pour, six contre et 28 abstentions – dont celle de la France.
Ce texte rappelle en son début « l’importance de la vieille ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes ». Mais tout le reste du document passe sous silence l’héritage juif et chrétien de la ville pour ne parler que du patrimoine musulman. Il n’est jamais mentionné que l’esplanade des Mosquées est pour les juifs le mont du Temple. Quant à la place située au pied du mur du Temple, elle est désignée par son nom palestinien, place Al-Buraq, juste accompagné de cette mention entre guillemets : « place du Mur occidental ». On notera aussi l’expression « soi-disant ”antiquités israéliennes” ».
Le gouvernement israélien porte une lourde responsabilité dans le blocage actuel de toute négociation entre Israéliens et Palestiniens. Mais ce blocage ne pourra en aucun cas être surmonté par la négation ou l’occultation de l’histoire de la Terre sainte au profit de sa seule dimension musulmane. Et comment ne pas être consterné de l’adoption d’un tel texte dans une enceinte des Nations unies dévolue à la culture et à l’éducation.
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