La politique étrangère de l’UE devrait être fondée sur la diplomatie, le développement et la défense

Article publié sur le site du Parlement Européen le 14/12/2016

La diplomatie, le développement et la défense devraient être les piliers de la politique étrangère de l’UE, déclarent les députés dans une résolution votée le 14/12/2016.

Ils en appellent à une stratégie plus réaliste vis-à-vis de la Russie et à une politique du « moins pour moins » envers les pays qui tentent de renverser la démocratie. Les députés exhortent également les États membres à faire preuve d’unité et de confiance, et à parler d’une seule voix pour faire de l’UE un acteur mondial.

Elmar Brok (PPE, DE), le rapporteur et président de la commission des affaires étrangères, a déclaré lors du débat mardi: « 70% des citoyens européens sont d’accord sur le fait qu’il devrait y avoir plus d’Europe sur un sujet: la politique étrangère et de sécurité commune. Il existe parfois des blocages dans les capitales à cause du système, mais pas des citoyens. Nous avons besoin de plus de diplomatie, de développement et de capacité militaire pour la politique étrangère et de sécurité commune […] et pour nous assurer que les citoyens ont un sentiment de sécurité ».

Dans une résolution annuelle passant en revue les décisions clés de l’UE en matière de politique étrangère, les députés soulignent que l’Union est entourée par un « arc d’instabilité » allant de la Russie agressive aux guerres par procuration au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ces conflits ont des « conséquences graves et directes pour la sécurité et le bien-être des citoyens européens », étant donné qu’ils alimentent le terrorisme, l’arrivée massive de réfugiés et les campagnes de désinformation, affirme le texte.

Faisant remarquer que l’UE « constitue l’une des plus grandes réussites de l’histoire européenne », les députés estiment qu’une coopération européenne en matière de politique étrangère et de sécurité pourrait apporter la plus grande valeur ajoutée. Ils appellent les États membres à faire preuve de plus d’unité, à se faire mutuellement confiance et à parler d’une seule voix, afin de faire de l’UE un acteur mondial d’envergure.

Une stratégie plus réaliste vis-à-vis de la Russie

L’architecture de sécurité européenne ayant été gravement endommagée par les interventions militaires de la Russie en Crimée et dans l’est de l’Ukraine, il est nécessaire de définir « une stratégie plus réaliste des relations de l’UE avec la Russie », précisent les députés.

Ces derniers proposent d’intensifier les efforts en matière de dialogue avec la société civile russe, tout en maintenant une pression diplomatique, politique et économique sur le gouvernement russe afin qu’il mette un terme à ses agressions. « Les sanctions se sont révélées être un moyen efficace de dissuader de nouvelles agressions de la Russie en Ukraine », affirment les députés qui demandent à l’UE de maintenir la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions dans le cas où la Russie continuerait de violer le droit international.

Défense et dissuasion

Les députés soulignent que « les rapports de force dominent à nouveau les relations internationales » et que « les capacités de défense et de dissuasion sont essentielles » pour que l’UE puisse peser dans les pourparlers diplomatiques. Ils demandent par conséquent des dépenses accrues en matière de défense, des fonds communs pour les missions de l’UE, des mesures visant à améliorer les possibilités d’utilisation des forces de réaction rapide de l’UE (groupements tactiques), ainsi que l’achat commun de matériel de défense. Les députés appellent également l’UE et l’OTAN à coopérer davantage sur les questions de cybersécurité, de migration, de communication stratégique et sur les réponses à apporter aux menaces hybrides.

Moins pour moins

Selon la résolution, « l’instrument européen de voisinage n’a pas atteint ses objectifs et la politique du « plus pour plus » n’est pas parvenue à convaincre les voisins de l’UE. L’Union devrait plutôt opter pour une politique du « moins pour moins » envers les pays qui vont à l’encontre de la gouvernance, de la démocratie et des droits de l’homme ».

La résolution a été adoptée par 433 voix pour, 174 voix contre et 93 abstentions.


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