Plateforme mondiale 2017 pour la réduction des risques en cas de catastrophe

Du 22 au 26 mai s’est tenue à Cancún la Cinquième Plateforme mondiale sur la réduction des risques en cas de catastrophes, une année exactement après le Sommet humanitaire mondial (Istanbul, 23-24 mai 2016), deux ans après Sendai, en mars 2015, plus de cinq mille personnes sont venues de 180 pays au Mexique pour faire le point sur la mise en oeuvre du Cadre de Sendai (« Sendai Framework for Disaster Risk Reduction »), un document non contraignant qui reconnaît le rôle essentiel des Gouvernements dans leur propre pays) et échanger sur les meilleurs moyens de prévenir et de faire face aux catastrophes naturelles en passant des engagements aux actions concrètes par :

  • des moyens techniques d’alerte avancée, de préparation et d’organisation des secours;
  • des moyens humains, de Gouvernements, d’organisations internationales, des parlementaires, de la société civile ( économie privée – assurances et investisseurs –  scientifiques, universitaires, médias, organisations humanitaires et caritatives), des communautés affectées, y compris des populations autochtones, des femmes et des personnes handicapées;
  • des moyens modernes, certains coûteux comme les satellites, d’autres répandus et bon marché comme les téléphones portables.

Tous étaient venus à Cancún à l’invitation du Gouvernement mexicain et de l’UNISDR (Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe), basé au Palais des Nations à Genève, pour échanger les bonnes pratiques, les retours d’expérience, renforcer les réseaux régionaux et internationaux : il n’est plus possible d’agir seuls : les Gouvernements doivent s’assurer de la bonne coopération entre leurs différents Ministères, et aussi avec d’autres Gouvernements, comme avec les organisations du système des Nations Unies, les membres du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR, Sociétés nationales, Fédération internationale), les ONG, les communautés locales, l’économie privée, et s’assurer que les populations affectées sont informées, consultées, associées à la prévention, à la préparation et à l’action.

Le respect des droits des populations touchées, ainsi que des organisations de secours, doit aussi faire de ce plan d’action : les droits de l’homme et aussi, le cas échéant, les droits des réfugiés, des migrants, la protection des biens culturels et de l’environnement, et, en cas de conflit armé s’ajoutant à une catastrophe naturelle, le droit international humanitaire.

La formation – technique et juridique –  fait aussi partie de cet effort et doit contribuer à une prévention efficace qui tienne compte des retours d’expérience et des conditions locales.

Le rôle des organisations religieuses, proches du terrain et jouissant de la confiance des populations locales, présentes avant, pendant et après les crises, sera relevé par le Saint-Siège, l’Ordre de Malte et par d’autres organisations comme Caritas.

On pourrait résumer ainsi ces échanges à Cancún

  • de la réaction dans l’urgence à l’action dans la durée;
  • de l’aide internationale au renforcement des capacités locales de résilience;
  • de la vision en tunnel (ou en silo) à une perspective d’ensemble des approches et des acteurs.

Cette diversité d’approches et de compétences et cette volonté de partager fait la valeur de ces rassemblements au moment où les changements climatiques et démographiques et les incertitudes politiques rendent ces catastrophes d’autant plus dangereuses. Le partage des expériences et des compétences au service d’une solidarité locale et internationale est une nécessité vitale pour l’humanité d’aujourd’hui et de demain.

Après Sendai en 2015, Cancún en 2017, le prochain rendez-vous a été fixé pour 2019 à Genève.


Pour en savoir plus : les déclarations officielles 


Michel Veuthey, Observateur Permanent Adjoint

Mission Permanente d’Observation de l’Ordre Souverain de Malte auprès de l’Office des Nations Unies à Genève


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