Intervention de S.E.M Yves Gazzo à la CPI
06/12/2018. L’Assemblée des États parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale a tenu sa dix-huitième session du 2 au 6 décembre 2019 au World Forum Convention Center à La Haye. L’Assemblée a réuni des États parties, des États observateurs, des États invités, des organisations internationales et régionales et des représentants de la société civile.
Le débat général de l’Assemblée a été enrichi par la présence de certains ministres, d’organisations internationales et de représentants de la société civile. L’Assemblée a tenu deux séances plénières thématiques sur la coopération et l’examen de la Cour. De nombreux événements parallèles, dont certains organisés par la société civile, ont également eu lieu au cours de la session.
Son Excellence Monsieur Yves Gazzo, Président de l’Académie des Sciences d’Outre Mer, Ambassadeur, Chef de la mission permanente de l’Ordre souverain de Malte Accrédité auprès de l’Union européenne. a participé à cette 18ème session.
Intensifier la session de l’Assemblée des États parties
Monsieur le Président, Excellences, Distingués délégués,
J’ai l’honneur de m’adresser à l’Assemblée des États parties au nom de l’Ordre souverain de Malte.
En 2013, l’Ordre a célébré ses 900 ans d’existence. Dans son histoire récente et après sa création à Rome au cours des deux premières décennies du XXe siècle, l’Ordre, reconnu depuis longtemps comme un État souverain international, a étendu le réseau de ses relations diplomatiques à plus de 100 États souverains – plus de la moitié des États membres des Nations Unies et des États parties au Statut de Rome – avec échange d’ambassadeurs. En Europe, l’Ordre a établi des relations diplomatiques complètes avec 18 États membres de l’Union européenne, dont l’Allemagne, le plus récent signataire en 2018.Cela dit, les activités presque exclusives de l’Ordre se concentrent sur le traitement des nombreuses crises et difficultés humanitaires; tandis que notre diplomatie humanitaire soutient et accompagne efficacement nos efforts humanitaires,. L’Ordre apprécie hautement le simple fait que la Cour pénale internationale ait été instituée par le Statut de Rome; et, par conséquent, saisit cette occasion pour souligner son soutien au travail inestimable de la Cour pénale internationale.
La Cour représente, depuis sa création, une organisation pacifique unique qui défend le droit international et signale ainsi que l’impunité n’est pas du tout garantie pour les crimes notoires ou les comportements criminels.
L’Ordre fournit depuis plus de 9 siècles une assistance aux malades et aux pauvres existant dans plus de 120 pays. Récemment, son assistance s’est concentrée sur la crise migratoire en fournissant aide et assistance que ce soit au Moyen-Orient, en mer, sur les côtes européennes à Lampedusa par exemple ou dans des camps de migrants le long des routes de migration; à un certain moment, un migrant sur quatre arrivant en Allemagne a été pris en charge par la branche humanitaire de l’Ordre.
Du fait de sa large intervention géographique dans des régions fermées ou dans des conflits armés, les équipes humanitaires de l’Ordre ont été exposées ici et là à des situations à risques, étant parfois elles-mêmes la cible de parties combattantes même si les actions de l’Ordre sont apolitiques et neutres par la nature. Ces équipes humanitaires peuvent avoir été témoins, dans certains cas, d’un traitement incorrect ou inhumain de personnes ou d’un groupe de personnes par certaines parties combattantes, une attitude qui se manifeste plus facilement dans les zones où l’insécurité règne, ouvrant la porte à toutes sortes de trafics illégaux.
C’est là que la Cour, dissuasive pour décourager ces activités criminelles, est cruciale non seulement pour protéger les droits légitimes des individus mais surtout pour s’assurer que le droit international humanitaire est respecté.
La traite des personnes demeure une préoccupation croissante et l’Ordre est d’avis que la Communauté internationale doit faire de son mieux pour lutter contre ces pratiques hautement criminelles qui, en profitant des êtres humains vulnérables et désespérés, nient leur existence même en les traitant, en particulier les femmes et les enfants. , comme des esclaves.
Comme cela a été mentionné il y a deux ans lors de la session de New York, l’Ordre a nommé deux ambassadeurs en général, un à Abuja, S.E. M. de Villeneuve et un à Genève, S.E. M. Veutthey pour surveiller ces tendances inquiétantes liées à la traite des êtres humains.
L’Ordre voudrait saisir cette occasion pour souligner à nouveau l’importance de cette question et inviter l’Assemblée des États Parties à prévenir, combattre et punir ces crimes par tous les moyens et mesures juridiques existants ou supplémentaires.
En octobre dernier, l’Ordre de Malte a organisé à Paris un séminaire avec l’ambassade du Nigéria, dédié à promouvoir la lutte contre la traite des êtres humains.
Monsieur le Président, l’Ordre apprécie grandement les efforts sans relâche de la Cour pour promouvoir le droit international et, ce faisant, sa détermination à traduire en justice les acteurs des crimes internationaux. C’est probablement l’un des moyens les plus respectables de promouvoir la justice internationale et de garantir ainsi pour les plus vulnérables, le sentiment profond qu’ils ne vivent pas dans un monde où règne l’impunité.
Merci
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