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William Lacy Swing Directeur général de l’OIM | Conférence de Bruxelles sur la Syrie

Article paru sur le site de l’IOM le 05/04/2017


Déclaration


Vos excellences,
Chers invités,

Au nom de l’Organisation internationale pour les migrations, j’ai l’honneur de vous faire part de quelques considérations relatives à l’avenir de la Syrie :

L’avenir de la Syrie sera désolant si les besoins actuels ne sont pas considérés avec un sens accru d’urgence. Sept années de conflit ; nous n’entrevoyons aucune fin à la souffrance et à la précarité dans lesquelles vivent les plus de 10 millions de Syriens qui ont été forcés à quitter leurs habitations. Malgré des haltes sporadiques et partielles des affrontements, les Syriens continuent d’être confrontés, chaque jour, à un niveau de difficulté aux proportions presque inégalées. Durant 2016 seulement, 4 000 personnes ont été déplacées chaque jour à l’intérieur de la Syrie, à cause de l’insécurité, parce que leurs maisons ont été détruites, parce qu’elles n’ont plus accès aux services de base, parce qu’elles ont perdu tous leurs moyens de subsistance.

Les partenaires humanitaires restent aux côtés des Syriens et fournissent de l’aide à des millions de personnes chez eux, dans les centres collectifs, les camps, les écoles et les hôpitaux. Ils le font en dépit du danger, des attaques délibérées, des pressions et parfois même de la politisation accrue de la réponse. Et même si les intervenants humanitaires continueront d’être là pour les Syriens aussi longtemps que nécessaire, le «remède» humanitaire a ses limites. Les solutions ne peuvent être que politiques et nécessiteront des compromis de la part de toutes les parties au conflit.

Pendant toute ma longue carrière diplomatique, je n’ai jamais connu de crise aussi complexe et versatile, une crise dans laquelle les parties prenantes semblent bafouer les principes d’humanité avec tant de mépris. La communauté internationale, à nouveau réunie aujourd’hui à Bruxelles, a une responsabilité envers les 13 millions de personnes vivant dans le besoin à l’intérieur de la Syrie, envers les 5 millions de réfugiés dans les pays voisins et d’autres pays du monde et envers nos électeurs respectifs, à qui nous devons montrer que ce niveau de souffrance et de catastrophe produits par l’humain n’est plus tolérable.

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