Trois phénomènes humanitaires à surveiller en 2016

Tout au long de l’année dernière, ce sont encore les civils qui ont payé le plus cher tribu face aux guerres

Des syriens affamés dans des villes assiégées, des Irakiens soumis à une violence stupéfiante, des Yéménites frappés par des raids aériens, et des dizaines de milliers de Centrafricains contraints de fuir leurs foyers. Face à ces niveaux extrèmes de violences et de destruction, quel est l’avenir de ces 16 millions de bébés nés en zone conflit en 2015 ?

Malheureusement, 2016 est susceptible d’être tout aussi impitoyable. Les combats continueront à faire d’importants ravages dans les communautés, les systèmes sociaux, politiques et économiques et le nombre de morts ne cessera d’augmenter. Ce n’est pas inévitable, mais le climat politique actuel – ou l’absence d’action politique – n’est certainement pas de bon augure pour les civils qui tentent de survivre en Syrie, au Yémen, en Irak, en République centrafricaine et partout ailleurs où le conflit domine.

Les intérêts nationaux l’emportent sur le droit international

Malgré l’indignation internationale, les gouvernements ont échoué de saisir l’occasion d’améliorer le respect des règles de la guerre. Lors d’ une récente conférence, le Comité international de la Croix – Rouge (CICR) et le gouvernement Suisse ont proposé un nouveau mécanisme visant à renforcer le respect du droit international humanitaire. Cependant les Etats ont finalement été incapables de se mettre d’ accord sur la proposition. Comme l’a dit le président du CICR, ​​Peter Maurer, « Les États ont manqué une occasion d’aider à protéger des millions de personnes».

Négocier avec les groupes extrémistes

Le bombardement américain d’un  hôpital de Médecins Sans Frontières à  Kunduz en Afghanistan – causant la mort de 42 patients et personnel médical – n’était malheureusement pas un incident isolé. Le Yémen et la Syrie ont vu des attaques similaires.  Comme  Joanne Liu, Présidente Internationale pour MSF l’a souligné « Même la guerre a des règles»  – Et ces attaques brisent toutes les règles… en créant les souffrances des civils et en violant gravement le droit international humanitaire».

La nécessité d’investir dans les négociations avec les différentes parties en conflit, étant donné la façon dont les conflits sont fragmentés, va persister. En Irak , par exemple, une grande partie des négociations a été faite avec l’EL mais les forces de sécurité irakiennes, les peshmergas, les milices et les troupes internationales font tous partie de l’environnement volatile avec lesquels les organismes d’aide doivent fonctionner.

Un nombre record de réfugiés – et les gouvernements qui peinent à fournir un appui à long terme

Les guerres ont provoqué des niveaux records de déplacement. En 2014, il y a eu pour cette seule année plus de migrations forcées que durant la période qui nous a séparée de la Seconde Guerre mondiale, un chiffre stupéfiant de 59,5 millions personnes. Le changement climatique, la misère et les catastrophes naturelles ont précipité encore plus de personnes sur les routes.

Alors qu’est – ce que cela signifie pour le secteur humanitaire? L’ aide ne peut pas résoudre les conflits, mais elle n’est également pas en mesure de répondre à l’ampleur des besoins dans le monde à cause à de ses propres faiblesses. Le système humanitaire a désespérément besoin d’un changement de paradigme pour être plus efficace, plus à l’écoute et plus flexible. Non seulement parce que le Sommet humanitaire mondial est proche, mais aussi parce que les populations touchées par les conflits en dépendent.

Lire l’article complet (en anglais) sur le site de l’ODI


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