Traite d’êtres humains: la majorité des victimes sont des femmes et des filles

Article paru sur le site des Nations Unies le 21/12/2017

Un nouveau rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié mercredi montre que 71% des victimes de la traite d’êtres humains sont des femmes et des filles et un tiers sont des enfants.

« La traite en vue d’une exploitation sexuelle et d’un travail forcé demeure la forme la plus visible », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov, « mais les victimes sont également utilisées comme mendiants, pour des mariages forcés ou arrangés, de la fraude aux prestations ou la production de pornographie ».

Le Rapport mondial 2016 de l’ONUDC montre que les femmes et les filles sont généralement victimes de la traite pour le mariage et l’esclavage sexuel. Toutefois, les hommes et les garçons sont aussi victimes de la traite, notamment dans le secteur minier, étant utilisés comme porteurs, soldats et esclaves.

L’étude montre également que 28% des victimes de la traite dans le monde sont des enfants ( 62% en Afrique subsaharienne et 64% en Amérique centrale et dans les Caraïbes). 69 pays ont détecté des victimes de la traite en provenance d’Afrique subsaharienne entre 2012 et 2014.

Les conflits accentuent la traite d’êtres humains

M. Fedotov a souligné le lien entre les groupes armés et la traite d’êtres humains, notant que les premiers se livrent souvent à des trafics sur leurs territoires d’exploitation, contraignent les femmes et les filles à se marier ou à l’esclavage sexuel et poussent les hommes et les garçons à agir comme travailleurs forcés ou combattants.

« Les personnes qui fuient la guerre et la persécution sont particulièrement susceptibles de devenir des victimes de la traite », a-t-il déclaré. « L’urgence de leur situation pourrait les amener à prendre des décisions dangereuses de migration ».

Plus tôt cette année, l’ONUDC a nommé la lauréate du Prix Nobel de la paix, Nadia Murad Basee Taha, ambassadrice de bonne volonté pour la dignité des survivants de la traite d’êtres humains. Femme Yazidi âgée de 23 ans, Mme Murad a survécu à la capture et aux abus de l’Etat islamique en Iraq et au Levant. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a loué son courage et son travail en tant que « voix pour les sans voix ».

Le rapport documente les tendances entre les flux de traite et les flux migratoires réguliers qui partagent le même pays de destination. Il identifie également les tendances à l’intérieur des pays, entre les États voisins et à travers les continents. Les facteurs qui tendent à aggraver les taux de traite sont la criminalité transnationale organisée dans le pays d’origine et le profil socio-économique de la victime.

Plus de ressources nécessaires pour combattre la traite et aider les victimes

Alors que 158 pays ont criminalisé la traite des êtres humains – une énorme amélioration au cours des 13 dernières années -, M. Fedotov a néanmoins averti que « le taux de condamnation reste beaucoup trop bas et que les victimes ne reçoivent pas toujours la protection et les services auxquels sont tenus les pays ».

Le Directeur exécutif a demandé plus de ressources pour identifier et aider les victimes de la traite et améliorer les réponses de la justice pénale pour détecter, enquêter et poursuivre avec succès les cas.

L’ONUDC publie un rapport sur la traite d’êtres humains tous les deux ans. Au mois de septembre, lors du Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants à New York, l’Office a souligné que le risque de trafic est plus élevé au fur et à mesure que de plus en plus de personnes deviennent migrants et réfugiés, et que les États doivent réagir.


Lire le rapport (en anglais)


 

Source URL: https://diplomatie-humanitaire.org/traite-detres-humains-majorite-victimes-femmes-filles/