Article paru sur le site des Nations Unies le 19/11/2019
La population syrienne continue de subir les conséquences de huit ans et demi de guerre, a rappelé jeudi le chef de l’humanitaire de l’ONU aux membres du Conseil de sécurité.
« Les Nations Unies et les organisations humanitaires font tout leur possible pour chaque mois atteindre les personnes dans le besoin », a souligné, Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires.
Cette année, l’ONU et ses partenaires ont pu venir en aide à 5,6 millions de personnes dans toute la Syrie, en accordant la priorité à celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Devant les membres du Conseil de sécurité, M. Lowcock a déclaré « être toujours très préoccupé » par la situation dans le nord-ouest de la Syrie. « Ces dernières semaines, il y a eu une hausse des frappes aériennes et tirées depuis le sol dans les parties sud et ouest d’Idlib », a dit le Secrétaire général adjoint. Des frappes qui, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), ont causé un grand nombre de victimes civiles.
« Ces deux derniers jours, des informations ont fait état de plus de 100 frappes aériennes à Idlib et dans ses environs ». Selon le HCDH, quatre infrastructures de santé dont un hôpital ont été touchées par des frappes et tirs les 4 et 6 novembre.
L’ONU suit également de près la situation dans le nord-est de la Syrie. Si les hostilités ont baissé depuis la conclusion de deux accords de la Turquie – le premier le 17 octobre avec les Etats-Unis et le second le 22 octobre avec la Russie – mettant fin à son opération dans la région, des affrontements ont été constatés dans des zones frontalières, a dit M. Lowcock.
Sur les plus de 200.000 personnes ayant fui le nord-est de la Syrie après le début de l’opération turque, « la plupart d’entre elles sont rentrées », a dit le chef de l’humanitaire de l’ONU, « mais plus de 70.000 personnes sont toujours déplacées ».
M. Lowcock qui est également Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, s’est dit toujours préoccupé par l’impact que le changement de « contrôle administratif » dans le nord-est de la Syrie – à savoir la conduite de patrouilles turco-russes – pourrait avoir sur les opérations humanitaires dans la région.
Opérations humanitaires transfrontalières : il n’y a pas d’alternatives
Le mois dernier, M. Lowcock s’est rendu en Turquie où il a pu voir l’étendue des opérations humanitaires transfrontalières à destination de la Syrie. En octobre, 900 convois sont partis du territoire turc pour acheminer de l’aide humanitaire (nourriture, eau, produits médicaux, abris) aux civils syriens.
« Rien que le mois dernier, les Nations Unies ont acheminé de la nourriture à 1,1 million de personnes à travers des livraisons transfrontalières », a-t-il rappelé, permettant ainsi d’éviter une grave crise humanitaire dans le nord de la Syrie. Le Coordinateur des secours d’urgence a précisé que cette aide humanitaire transfrontalière a été contrôlée et vérifiée tout au long du processus, à la frontière, dans les entrepôts en Syrie, aux points de distribution et après avoir été distribuée.
Pour Mark Lowcock, les opérations humanitaires transfrontalières sont indispensables et doivent être renouvelées par le Conseil de sécurité car il n’y a pas de « Plan B ». « Sans opération transfrontalière, nous verrions une fin immédiate de l’aide apportée à des millions de personnes », a-t-il prévenu.
La crise syrienne, loin de se limiter à la Syrie, a un large impact sur toute la région. 5,6 millions de Syriens sont actuellement réfugiés dans des pays voisins, accentuant la pression sur ces derniers. « J’exhorte la communauté internationale à être plus généreuse en les aidant à soutenir la charge qu’ils ont prise », a dit le Secrétaire général adjoint.
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