Le plan adopté par les 28 Etats membres de l’Union européenne, destiné à maîtriser le flux des réfugiés en provenance de Syrie, est peut être, pour l’Union, celui de la dernière chance. Ce dispositif a fait l’objet d’un accord avec la Turquie. Elle s’est engagée à retenir les réfugiés sur son sol et, à défaut, à réadmettre ceux qui, étant parvenus en Grèce, en seront renvoyés (850 000 personnes sont passées de la Turquie à la Grèce en 2015).
La Turquie obtient en échange 6,6 milliards d’euros, en principe destinés à financer l’accueil des quelque 2,7 millions de réfugiés qu’elle abrite déjà. Elle obtient en outre la promesse d’une libéralisation des visas. Enfin, est accepté le principe selon lequel l’Union s’engage à accueillir des personnes éligibles au droit d’asile, pour le moment dans des camps de réfugiés en Turquie.
Cet accord pose plusieurs questions et difficultés. Il procède d’abord d’une idée simple : pour maîtriser des mouvements, perçus par une grande partie des opinions européennes comme une menace, et objectivement difficiles à absorber en un temps relativement bref, il faut éteindre la cause du conflit syrien (d’où les efforts diplomatiques et militaires) et encourager les pays limitrophes à retenir les réfugiés sur leur sol. Cela explique la position clé de la Turquie. Et une intransigeance qui ressemble fort à un chantage de la part d’un président, Recep Erdogan, de plus en plus dictatorial.
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