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Personnes déplacées internes : l’ONU appelle à une nouvelle approche favorisant la coordination, de meilleures solutions et la prévention

Alors que plus de 60 millions de personnes dans le monde sont déplacées à l’intérieur de leurs pays en raison de conflits, violences et catastrophes naturelles, la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence de l’ONU, Kyung-wha Kang, a appelé lundi à nouvelle approche plus efficace, transparente, et responsable.

« Pour les partenaires humanitaires et de développement, traiter efficacement les déplacements prolongés dans le cadre de crises de long terme implique un changement dans la façon dont nous travaillons ensemble », a déclaré Mme Kang, soulignant que cette nouvelle approche constituait l’une des principales priorités du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« A travers cette nouvelle façon de travailler, nous devons viser non seulement à sauver des vies à court terme, mais aussi à travailler avec les partenaires de développement et d’autres au fil des ans pour atteindre des résultats collectifs de réduction de la vulnérabilité et des besoins, sur la base de notre avantage comparatif », a-t-elle souligné.

Selon OCHA, les personnes déplacées resteront dans ce statut en moyenne pendant une décennie ou plus. Beaucoup d’entre elles feront face à la discrimination, l’épuisement de leurs actifs, et dans de nombreux cas seront sévèrement confrontés à un accès limité aux services de base, y compris au logement, aux écoles, et aux emplois.

En septembre 2016, le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Stephen O’Brien, conjointement avec le Rapporteur spécial de l’ONU pour les droits des personnes déplacées, Chaloka Beyani, et d’autres responsables de l’ONU et d’organisations non-gouvernementales ont publié une lettre ouverte appelant à une nouvelle approche envers les personnes déplacées tant en termes de meilleure prévention que de meilleures solutions.

« Lors du Sommet humanitaire mondial (d’Istanbul), il y avait un large consensus sur le fait que nous devions adopter une nouvelle approche face aux déplacements forcés », a rappelé Mme Kang. « Cette approche reconnaît que les déplacements, qui sont un problème à long terme, ne peuvent plus être considérés comme un défi humanitaire à court terme dans laquelle nous « gérons la charge de travail » au fil des années », a-t-elle ajouté. « Au lieu de cela, les gouvernements et les décideurs doivent prendre leur responsabilité face à la question des déplacements comme un développement à long terme, un défi socio-économique et politique », a-t-elle précisé.

Pour la numéro 2 d’OCHA, cette nouvelle approche vis-à-vis des déplacements devra se traduire par l’intégration par les gouvernements, les partenaires de développement et les investisseurs, des personnes déplacées dans leurs plans de développement, de sorte que ces dernières puissent accéder à un logement, des moyens de subsistance et des services de base.

« Cela signifie que nous, en tant que partenaires, devons soutenir et renforcer les systèmes locaux plutôt que de les saper par la mise en place de structures parallèles », a dit Mme Kang. « Et cela requiert des donateurs et les investisseurs qu’ils fournissent un financement souple à long terme pour le soutenir », a-t-elle ajouté.

Dans le cadre des engagements pris lors du Sommet humanitaire mondial, Mme Kang a indiqué que des efforts sont en cours, par exemple, afin d’assurer une considération systématique de la programmation d’argent en espèces lors de l’évaluation des options de réponse et d’améliorer sa coordination là où elle est utilisé. « Là où les marchés et les contextes opérationnels le permettent, l’aide avec de l’argent en espèces peut être utilisée dans des contextes de déplacement prolongé, peut renforcer les marchés locaux et, lorsque cela est possible et approprié, peut être relié à des filets de sécurité sociale », a-t-elle dit.

Lire l’article sur le site de l’ONU

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