Article publié sur le site des Nations unies le 27/09/2017
Lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la lutte contre la traite des personnes, plusieurs haut responsables onusiens ont exhorté mercredi les Etats membres à redoubler d’efforts pour « éradiquer cette abominable pratique » qui frappe partout et en premier lieu les plus faibles.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé que des dizaines de millions de personnes étaient victimes du travail forcé, de l’asservissement, du recrutement comme enfants soldats et d’autres formes d’exploitation et d’abus. « La traite des personnes est partout autour de nous, dans toutes les régions du monde », a-t-il déclaré.
Dans la lignée du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes, dont ils évaluent la portée, les Etats membres devraient adopter à l’issue de cette réunion une déclaration pour réaffirmer leur détermination à combattre ce fléau mondial.
Pour le Président de l’Assemblée générale, Miroslav Lajčák, la déclaration qui doit être adoptée montre la volonté politique de mettre un terme à la traite des personnes. « Mais cette volonté doit se transformer en actions. Seulement alors aura-t-elle du sens pour les victimes », a-t-il annoncé, soulignant la thématique de la 72e session de l’Assemblée générale : ‘priorité à l’être humain’.
M. Lajčák a insisté sur trois points: avoir une approche axée sur les victimes et les survivants, renforcer les efforts de prévention et se concentrer sur les personnes les plus à risque : les enfants, les femmes, les personnes internationalement déplacées.
« Les victimes et survivants de la traite des personnes n’ont pas de plateformes d’expression », a rappelé aux Etats membres le Président de l’Assemblée générale. « Nous avons le devoir d’être leurs voix. C’est pour cela que l’ONU existe ».
Dans la lutte contre la traite des personnes, M. Guterres a recommandé de mieux se servir de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, y compris le Protocole relatif à la traite. A cet égard, a-t-il rappelé, la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, adoptée l’année dernière, constitue un jalon.
Le Secrétaire général a souligné que les réfugiés et les migrants sont particulièrement vulnérables, et plus encore quand ils sont traités comme des criminels par les gouvernements et les communautés qui les accueillent. « La communauté internationale doit créer des circuits de migration légaux et sécurisés », a-t-il fait valoir.
De plus, dans notre combat contre la traite, nous devons faire respecter le droit des réfugiés à l’asile, a poursuivi le Secrétaire général. Il a jugé la coopération internationale essentielle, y compris pour le partage des informations, l’application de la loi et l’assistance juridique. Un point de vue partagé par le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, qui a déclaré que le Plan d’action mondial demeure la pierre angulaire de l’action collective contre la traite des personnes.
« Nous devons améliorer la collecte de données et mettre en place une base de données efficace commune pour nous assister dans nos efforts », a déclaré Directeur exécutif. « Nous devons également coordonner nos efforts notamment par le bais du groupe de coordination inter-institution notamment l’ICAT ».
M. Fedotov a ajouté que les recherches ont montré que se doter d’une législation alignée sur le Protocole était utile pour la lutte contre la traite mais que de nombreuses lacunes persistaient encore. Il a insisté sur le fait que le Conseil de sécurité a mis en exergue la menace que représente la traite et demeure engagé pour faire face à ce crime, mais qu’il fallait faire davantage pour transformer cette mobilisation en actions concrètes.
A l’Assemblée générale, les trois responsables onusiens ont rappelé une évidence : la lutte contre la traite des personnes ne sera efficace que si les Etats membres y allouent les financements nécessaires, les exhortant ainsi à contribuer au Fond Volontaire pour les victimes de la traite des personnes.
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