Inquiétude des diplomates, auxquels on demande de convaincre leurs Chefs d’Etat et de Gouvernement de venir au Sommet sans savoir quel sera leur rôle. Incertitude des humanitaires sur des événements qui semblaient acquis et qui semblent soudainement perdre de leur substance.
L’Ordre de Malte a ainsi posé la question du « Global Religious Forum » (Forum Religieux Mondial) que le Secrétariat du Sommet Humanitaire Mondial prévoyait d’organiser la veille du Sommet, à Istanbul, le 22 mai. Ne recevant pas de réponse publique, nous sommes allés aborder le nouveau responsable d’OCHA, le Britannique Stephen O’Brien, et le nouveau Directeur du Secrétariat du Sommet Humanitaire Mondial, le Français Antoine Gérard. L’un et l’autre ont montré une distance certaine à l’égard de cette réunion, le second suggérant de la reporter après le Sommet, ailleurs qu’à Istanbul.
Ces réactions montrent que les successeurs de Valerie Amos à la tête d’OCHA et de Jemillah Mahmood à la tête du Secrétariat ne partagent plus les mêmes certitudes et le bel enthousiasme de leurs prédécesseurs. Il semble aussi que Jemillah Mahmood, médecin de Malaysie de confession musulmane, éduquée dans des écoles chrétiennes, apprécie la valeur du dialogue inter-religieux. Elle a aussi dirigé une ONG humanitaire en Malaysie. C’est donc sans surprise qu’elle a promu les communautés et les organisations humanitaires locales, qui sont souvent d’inspiration religieuse, face aux humanitaires internationaux, du système des Nations Unies, des ONG internationales et des organismes gouvernementaux d’assistance.
L’Ordre de Malte prend ces jours des contacts à Genève et à New York pour obtenir un soutien de Gouvernements, d’organisations humanitaires et d’organisations confessionnelles pour maintenir ce « Global Religious Forum ».
Il sera certes difficile, à quelques jours de Noël, alors que l’Assemblée générale termine ses travaux à New York, et que Genève, à peine sortie de la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ( nous y reviendrons bientôt ), se plonge dans deux jours de dialogue à haut niveau sur les causes profondes des mouvements de réfugiés et de migrants (« High Commissioner’s Dialogue on Protection Challenges. Understanding and addressing root causes of displacement ») et dans une session extraordinaire du Conseil des Droits de l’Homme jeudi 17 sur le Burundi, de porter son attention sur le Sommet d’Istanbul, en mai de l’an prochain.
A vrai dire, si les contacts pris à Genève et à New York n’étaient pas concluants, ce serait sans déplaisir que l’Ordre de Malte, avec l’appui du Saint-Siège, de l’Organisation de la Coopération Islamique, d’autres organisations confessionnelles et de représentants de diverses religions, avec l’appui des Nations Unies à Genève, organiserait ce Forum Religieux Mondial au Palais des Nations, dans la suite du Symposium « Religions ensemble pour l’humanitaire », qui a eu lieu le 27 mai 2015, et dont le rapport Religions Together for Humanitarian Action est disponible en ligne.
Michel VEUTHEY,
Observateur Permanent Adjoint
Mission Permanente d’Observation de l’Ordre Souverain de Malte auprès de l’Office des Nations Unies à Genève
(20/01/2016)
Source URL: https://diplomatie-humanitaire.org/le-sommet-humanitaire-mondial-doit-se-reunir-a-istanbul-les-23-et-24-mai-2016/
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