La gestion des flux migratoires, la crise des réfugiés, le trafic d’êtres humains, le problème de la corruption, la violation diffuse des droits de l’Homme, l’infiltration des milices extrémistes, voilà quelques-unes des questions abordées hier et ce matin à Rome, dans la Villa Magistrale de l’Ordre souverain de Malte, par une représentation du gouvernement et du parlement libyens.
« Comment relever les défis de la migration en Méditerranée »
Organisée avec le groupe de réflexion anglais Forward Thinking, il s’agit de la deuxième étape d’un dialogue commencé en octobre dernier, toujours au siège institutionnel de l’Ordre de Malte. À cette occasion, des représentants des autorités libyennes avaient lancé un appel à la communauté internationale pour attirer l’attention sur la grave crise humanitaire en cours dans le pays.
Neuf mois après, l’immigration illégale, la croissante industrie liée au trafic d’êtres humains, le renforcement des milices extrémistes affiliées à Daesh continuent de représenter des défis complexes qui minent le processus de stabilisation dans le pays, commencé avec l’investiture à Tripoli du Gouvernement d’Union Nationale et conduit par le premier ministre Al Sarraj, il y a plus de trois mois.
“Fournir une réponse efficace et coordonnée à ces grands défis humanitaires demande une stratégie multiforme en mesure d’affronter les questions humanitaires ainsi que les questions politiques et économiques. Nous continuerons de tout faire pour faciliter le dialogue visant à promouvoir la stabilisation dans le pays” a déclaré le Grand Chancelier de l’Ordre souverain de Malte, Albrecht Boeselager, qui a participé à la rencontre avec le Grand Hospitalier Dominique de La Rochefoucauld-Montbel et l’ambassadeur Stefano Ronca.
Au cours de la réunion a été abordée la création d’un groupe de travail pour affronter les obstacles à long et à court terme en partant de la formation des autorités compétentes dans la gestion et le contrôle des flux migratoires, mais aussi une action plus efficace pour affaiblir le réseau criminel qui se nourrit du trafic des femmes, des enfants et des hommes et pour renforcer les conditions de sécurité, la légalité et le respect des droits de l’Homme dans le pays.
Ont également participé à la réunion des représentants de la mission des Nations Unies en Libye (UNSMIL) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) qui ont souligné la présence en Libye de presque un million de migrants dont au moins 100 000 réfugiés et demandeurs d’asile. Plus de 67 000 migrants ont traversé la Méditerranée au cours des six premiers mois de 2016 et presque 3 000 personnes sont mortes pendant le voyage. Il est difficile d’évaluer en revanche le nombre de morts sur les routes terrestres, mais d’après UNSMIL, le nombre en est très haut.
Le responsable de la mission Sophia, l’opération militaire lancée par l’Union Européenne en juin 2015 (officiellement appelée European Union Naval Force Mediterranean) pour faire face aux problèmatiques des flux migratoires en Méditerranée a également largement contribué à la réunion. À ce jour, la mission a permis de sauver plus de 19 000 vies, saisir presque 200 embarcations utilisées par les trafiquants et arrêter 74 personnes.
Les données présentées ont indiqué une augmentation des morts en eaux libyennes, peu après leur départ, et la nette reprise de la route égyptienne avec 24 interventions du début 2016 à aujourd’hui contre 15 sur toute l’année dernière.
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