Depuis peu, une attention toute particulière est apportée à la destruction des monuments historiques dans nombre de conflits armés de par le monde. Et pourtant, on ne sait pas toujours qu’en cas de conflit armé, les biens culturels sont protégés au titre du droit international humanitaire.
« Ce sont les œuvres qui font les hommes. C’est en évoluant parmi les œuvres que les hommes se construisent. » évoque l’historienne Véronique Grandpierre, spécialiste de la Mésopotamie, tout comme le faisait Romain Rolland en en 1914 « Tuez les hommes, mais respectez les œuvres. C’est le patrimoine du genre humain. » alors que l’Allemagne vient de bombarder la Belgique et d’incendier Louvain.
La question de la protection des œuvres inscrites aux patrimoine de l’UNESCO (et de leur destruction) s’invite au CPI avec l’ouverture d’une audience contre le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi, premier djihadiste, chef d’Ansar Dine, groupe islamiste radical associé à Al-Qaida au Maghreb islamique, ayant participé à la destruction des mausolées de Tombouctou en 2012.
Une problématique s’ouvre cependant face à cette accusation : le patrimoine culturel doit-il faire l’objet d’une attention supérieure à celle dont jouissent les populations menacées ?
En préambule à l’ouverture à l’audience dite « de confirmation des charges » la procureure de la CPI a affirmé « Nous devons agir face à la destruction et la mutilation de notre héritage commun » avant d’ajouter « Ces destructions ont constitué une attaque contre une population entière et contre son identité culturelle», soulignant que ces structures étaient importantes «pour le monde entier». «Une telle attaque ne peut rester impunie», a-t-elle conclu.
Pour aller plus loin :
-> Le droit des œuvres prime-t-il sur les droits de l’homme ? (Le Monde)
-> Les biens culturels doivent être protégés dans les conflits armés – Questions & réponses (CICR)
Source URL: https://diplomatie-humanitaire.org/agir-face-aux-destructions-patrimoine-culturel/
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