Les partenariats nous montrent le chemin

Article paru sur le site du Huffington Post le 20/01/2017

Dans le climat actuel d’incertitude et de remise en question du système multilatéral, les dirigeants du monde entier ont adopté l’an dernier, avec un remarquable consensus, une série de cadres stratégiques définissant une feuille de route pour l’avenir.

Ceux-ci comprennent notamment le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030), le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable, ainsi que l’Accord de Paris sur le climat. Principe directeur de ces divers cadres, Le Programme pour 2030 propose un plan d’action universel visant à préserver la planète pour les générations à venir.

Il n’existe aucun précédent pour un tel programme, dont les objectifs sont universels, indivisibles et inclusifs autant que globaux. Aujourd’hui, le constat est unanime : nous ne pouvons plus nous permettre de nous attaquer de façon isolée la pauvreté, le changement climatique, la dégradation de l’environnement et les autres objectifs de la liste. Il nous faut donc « Renforcer le partenariat mondial pour le développement durable », comme le déclare l’Objectif 17.

Les partenariats constituent le fondement essentiel qui nous permettra d’avancer. Les Nations Unies jouent de plus en plus souvent un rôle de facilitateur, la mise en œuvre étant confiée à des structures disposant d’un avantage compétitif en la matière : autorités nationales ou municipales, société civile ou secteur privé. Cette évolution implique une intensification de la coordination et de l’échange d’informations.

Genève, mon lieu de travail depuis de nombreuses années, est une ville dont le rayonnement dépasse de loin sa petite taille. C’est ici que se trouve l’ADN du Programme 2030 pour le développement durable : la ville est au développement international ce que la Silicon Valley est aux start-ups, un pôle opérationnel de première importance.

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Genève recèle en effet une concentration exceptionnelle d’acteurs, de savoirs et de ressources : les Nations Unies, de nombreuses agences internationales et plus de 400 organisations non gouvernementales, mais aussi des universités, des centres de recherche et un riche tissu d’entreprises. Elle mérite d’apparaître plus souvent sur les écrans radar du reste du monde. Au vu des objectifs que nous nous sommes fixés, la Genève internationale sera sans doute appelée à jouer un rôle de plus en plus important au service de la paix, des droits et du bien-être.

Cet écosystème n’est pas apparu du jour au lendemain mais s’est construit progressivement, à partir de 1863, date de fondation du Comité international de la Croix-Rouge. Il englobe aujourd’hui des acteurs d’envergure mondiale dans les domaines de la santé, du commerce international, des droits de l’homme, de l’aide humanitaire, des télécommunications, de la propriété intellectuelle, du droit du travail, du désarmement et des migrations. Toutefois, son caractère exceptionnel est dû avant tout aux synergies qui se tissent entre ces différents acteurs.

Quelques exemples permettent d’illustrer cette affirmation. L’Organisation internationale du travail est membre de l’Alliance 8.7, une initiative mondiale qui soutient la réalisation du but No. 7 de l’ODD 8 : éliminer le travail forcé, l’esclavage moderne, la traite des êtres humains et le travail des enfants sous toutes ses formes.

L’initiative Genève-Tsinghua, un partenariat entre l’université de Genève et l’université Tsinghua de Beijing, propose des programmes d’enseignement novateurs dans le domaine du développement durable. Les étudiants travaillent notamment avec des organisations internationales et des ONG sur des problèmes concrets rencontrés lors de la mise en œuvre des ODD.

Associant 103 États et 106 organisations, dont la NASA et l’ESA, la communauté GEO vise à mettre en réseau les divers systèmes d’observation de la planète afin de soutenir la prise de décisions dans le domaine de l’environnement.

Autrement dit, la Genève internationale mobilise ses capacités, ses connaissances et son expérience et les met à disposition à travers des partenariats comme ceux que nous venons de citer, des plateformes d’échange d’information ou la création de réseaux ou d’incubateurs d’idées. Je me réjouis d’approfondir la collaboration avec nos nombreux partenaires afin de transformer nos connaissances en actions concrètes et nouvelles synergies, et d’avancer ensemble vers la réalisation des objectifs du développement durable.


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