Diplomatie d’influence et numérique

Article publié sur le site France Diplomatie

La diplomatie d’influence recourt de plus en plus au numérique dans toutes ses déclinaisons (applications, sites, réseaux sociaux…) ; le web social en est devenu un élément incontournable.

Qu’est-ce que la diplomatie d’influence ? Quel rapport entretient-elle avec le numérique ?

La diplomatie d’influence vise notamment à la promotion de l’image de la France et donc à la défense de ses intérêts, qu’ils soient économiques, linguistiques ou culturels. Elle s’emploie aussi à mieux faire connaître du grand public l’action du ministère. Elle résulte de l’action conjuguée des services centraux du Quai d’Orsay et de son réseau diplomatique.

Le ministère des Affaires étrangères fait partie des premières institutions françaises qui, dès 1995, ont disposé d’un site web. Le site France Diplomatie totalise aujourd’hui près de 1,7 million de visiteurs chaque mois, dont près d’un tiers consultent son service phare : Conseils aux voyageurs.

Depuis 2008-2009, le Quai d’Orsay a mis en place une politique volontariste de communication sur les réseaux sociaux. Il a par exemple été le premier ministère français à ouvrir un compte Twitter dès le printemps 2009 : @francediplo. Depuis la rentrée 2012, des sessions régulières de questions/réponses sur Twitter et Facebook permettent d’échanger avec des responsables du ministère des Affaires étrangères, basés en France mais aussi à dans le réseau l’étranger.

Sur le web social, la diplomatie ne se conçoit plus seulement d’État à État, mais aussi entre l’État et la société civile. Les réseaux sociaux offrent à cette dernière la possibilité d’échanger directement avec le ministère.

Le ministère des Affaires étrangères est présent sur plusieurs plateformes et dans différentes langues

Les trois axes de la stratégie de communication numérique du MEAE

• Renforcer le dialogue avec la société civile (française et étrangère),
• Renforcer la dimension « service public » de France Diplomatie et plus largement la qualité du service offert,
• Soutenir le réseau des postes diplomatiques en matière de communication numérique.

Voici quelques exemples concrets des actions mises en œuvre en application de ces axes stratégiques :
la refonte graphique et ergonomique du site France Diplomatie en « responsive design » (ou « design adaptatif »), réalisée en avril 2013 ;

L’action du réseau diplomatique français en matière de communication numérique

En 2015, plus de 43 millions d’internautes ont consulté les 269 sites des ambassades et consulats français à l’étranger qui, au total, communiquent dans une quinzaine de langues. Dans le même temps, leur activité sur les réseaux sociaux s’est intensifiée : 173 postes communiquent sur Facebook et près de 128 le font sur Twitter.
S’ils utilisent principalement Twitter et Facebook, ils savent s’adapter aux usages et aux plateformes les plus utilisées sur place : l’ambassade de France en Chine communique sur Weibo par exemple.

La stratégie de diplomatie d’influence numérique du Quai d’Orsay inclut le réseau diplomatique dans ses principaux axes de développement

Le numérique au cœur des politiques de diffusion de la culture et de la langue françaises

Le numérique offre de multiples opportunités de promouvoir « la marque France » dans un contexte de lutte d’influence de plus en plus forte entre pays et blocs régionaux avec l’affirmation de puissances émergentes.
Ainsi, le vaste programme en cours de numérisation des salles du réseau culturel français à l’étranger, dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut Français (IF), UniFrance et le CNC, répond au besoin de diffusion de notre production cinématographique, passée au numérique depuis une dizaine d’années. Une trentaine de salles seront numérisées d’ici la fin de l’année 2015.

L’Institut français a accru ses capacités à agir dans le développement de plateformes numériques permettant de diffuser ou de capitaliser des ressources pour une thématique donnée (IF Verso, Culturethèque, IFcinéma), et de proposer des outils de communication institutionnelle et évènementielle (IFmapp, IFmobile, Webtv).

Dans le domaine du français, l’enjeu est d’être mieux présent sur une toile dominée largement par l’anglais ; c’est pourquoi, La France soutient des projets comme Afripedia, qui propose en partenariat avec l’IF et Orange des contenus sur Wikipedia, ou Mondoblog, plateforme regroupant des blogueurs francophones dans le cadre d’un partenariat entre l’IF et RFI. Le Département s’attache également à l’élargissement de l’offre de formation en ligne au français qu’il s’agisse d’enseignants (projet « 100 000 professeurs pour l’Afrique »), aux professionnels, aux élèves et aux étudiants (projet TV5 Parlons français c’est facile) ainsi qu’au développement d’outils numériques favorisant les contacts et les échanges entre professeurs de français (Intraknow, Vizamonde, Sallesdesprofs).

Le soutien à la stratégie numérique des opérateurs audio-visuels et médias français (FMM, TV5 Monde, CFI…) se poursuit. Il s’agit notamment pour ces opérateurs de multiplier les applications et services pour accompagner le développement des usages mobiles et d’investir tous les moyens de diffusion numérique terrestre.

Le numérique est également mis au service de l’attractivité de l’enseignement supérieur français avec, notamment, le développement de la plateforme France Université Numérique, porté par le MESR avec le soutien du MEAE. L’AEFE a également développé des services en ligne en partenariat avec l’ONISEP pour l’orientation des élèves. La nouvelle plateforme alumni, réseau des anciens élèves, mis en œuvre par Campus France, est déjà un outil important de la diplomatie d’influence française.

Le numérique et l’action en faveur de la démocratie et de la liberté d’expression

Dans ses actions, la France défend une définition large de la liberté d’expression et des Droits de l’Homme s’exerçant sur tous les supports. Cela inclut la protection des blogueurs et des cyberdissidents.

Pour certaines thématiques (minorités, LGBT etc.), le numérique occupe une place centrale en permettant le dialogue, la mise en réseau des actions et des plaidoyers. Les programmes de coopération conduit par le MEAE accordent une importance croissante au numérique et à la liberté d’expression (programme pluri-annuel d’appui aux défenseurs des droits de l’Homme, mis en œuvre par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme auquel le MEAE contribue, ouverture des programmes de formation étrangers aux blogueurs et cyberdissidents dans le cadre d’initiatives conduites par Reporters Sans Frontières, programme SafirLab).

Au sein du réseau diplomatique, les postes apportent leur soutien aux blogueurs, cyberdissidents et défenseur des droits de l’Homme, particulièrement dans les pays à régime répressif (concept de « droit d’asile numérique »).
En parallèle du soutien au développement des outils numériques au profit des droits de l’Homme, le Département poursuivra son action de soutien en faveur du respect de la liberté d’expression sur Internet auprès des principales organisations internationales (CDH, Conseil de l’Europe, OSCE, UNESCO, UE…).

 

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